Catégorie : Multinationales

  • CP / France – Afrique du Sud : neuf ONG demandent au gouvernement de condamner le jeu dangereux de TotalEnergies

    Paris, le 11 octobre 2023 – Alors que dimanche 15 octobre, la coupe du monde de rugby verra s’affronter en quarts de finale la France et l’Afrique du Sud, les téléspectateurs du monde entier subiront le matraquage publicitaire du sponsor officiel TotalEnergies sans savoir que cette entreprise irresponsable accélère le déclenchement de bombes climatiques en Afrique, et notamment en Afrique du Sud.

    Aujourd’hui, neuf associations (1) dénoncent la mascarade de « consultation publique » qui vient de démarrer en Afrique du Sud à propos des projets d’exploration et de production de TotalEnergies et demandent au gouvernement français de retirer le soutien qu’il apporte à la Major française à travers les « Partenariats pour une transition énergétique juste » ainsi que de condamner publiquement tous les investissements de TotalEnergies dans de nouveaux projets fossiles.

    En totale contradiction avec les conclusions du GIEC et les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (2), qui appellent à ne développer aucun nouveau projet d’extraction de charbon, de pétrole ou de gaz, TotalEnergies développe une stratégie expansionniste agressive en Afrique, et notamment en Afrique du Sud, où la multinationale souhaite ouvrir de nouveaux champs gaziers en offshore profond. Les côtes occidentales et méridionales sud-africaines sont ainsi menacées par une série de projets offshore qui pourraient voir le jour à des profondeurs allant de 200 à 3200 mètres de profondeur, et qui menacent des hotspots de biodiversité, les corridors de migration des baleines, la pêche artisanale et l’économie du littoral.

    Loin de renoncer à ses investissements mortifères après un an de mobilisation de la société civile en France et en Afrique du Sud et malgré une pétition réunissant près de 100 000 signatures, TotalEnergies vient au contraire d’accélérer les procédures en engageant une « consultation publique » pour développer deux immenses champs gaziers dans les eaux d’Afrique du Sud. Le 22 septembre 2023, les citoyens sud-africains découvraient ainsi une étude d’impact environnemental de plus de 3000 pages, qu’ils sont censés lire et commenter dans un délai de trente jours, le délai de clôture de la consultation étant fixé au 25 octobre 2023. Trente maigres jours concédés aux citoyens, scientifiques, associations et élus locaux pour se prononcer sur un projet déterminant pour la biosphère, alors qu’une première lecture des documents soumis à consultation révèle qu’en plus de la demande déposée officiellement par TotalEnergies pour l’exploitation des champs gaziers de Luiperd et Brulpadda s’ajoute un projet surprise : une nouvelle campagne d’exploration offshore de grande ampleur (3), dénotant la voracité insatiable du géant pétrolier pour les projets climaticides. 

    Nos neuf associations ont écrit à la Première ministre Elisabeth Borne pour demander au gouvernement français de condamner publiquement tous les nouveaux projets fossiles menés par TotalEnergies, de dénoncer les processus antidémocratiques qui accompagnent les projets d’expansion fossiles, et de conditionner l’implication de la France dans des « Partenariats pour une transition énergétique juste » à l’abandon des investissements dans de nouveaux projets fossiles, y compris gaziers en raison de l’entêtement de l’Élysée à présenter le gaz, une énergie strictement fossile, comme une « énergie de transition » dans le cadre du Partenariat établi avec l’Afrique du Sud lors de la COP26 à Glasgow (4).

    Après un été qui a vu les phénomènes climatiques extrêmes se multiplier, alors que la planète enregistre un nouveau record de chaleur pour les mois de septembre et d’octobre, le gouvernement ne peut laisser TotalEnergies instrumentaliser la coupe du monde de rugby et greenwasher ses choix dramatiques pour un monde dont la trajectoire, à l’image du ballon de rugby, ne tourne pourtant déjà plus rond.

    Notes

    1.  BLOOM, The Green Connection, 350.org, Amis de la Terre France, Chilli, Greenpeace France, Mouvement Laudato Si, Notre affaire à Tous et Surfrider Foundation Europe
    2. GIEC (2023), Climate change 2023. Synthesis report, B.5.3 ; AIE (2021) Net Zero by 2050. A roadmap for the global energy sector, chapitre 3.2 ; AIE (2023) Net Zero Roadmap : A Global Pathway to Keep the 1.5°C Goal in Reach, chapitre 2.2.2.
    3. TEEPSA (2023) Environmental and Social Impact Assessment (ESIA) for the offshore production right and environmental autorisation applications for Block 11B/12B. Final Scoping Report. Executive Summary.
    4. Élysée (2022) Partenariats pour une transition énergétique juste en Afrique.
  • CP / Bercy, pas de profits sur le dos des droits humains !

    Une statue gonflable de plus de 10 mètres de haut, représentant la justice poignardée dans le dos, est érigée devant Bercy, pour demander au gouvernement français de cesser de faire primer les profits économiques sur les droits humains et l’environnement : ces derniers mois, le ministère de l’économie a en effet fait pression pour affaiblir le projet de directive européenne sur le devoir de vigilance, notamment en ce qui concerne le secteur financier et les obligations climatiques des entreprises.

    Via cette action, nos associations et syndicats se mobilisent pour sauver l’ambition de cette directive qui pourrait enfin réguler les multinationales et apporter plus de justice aux personnes affectées dans le monde, en leur donnant accès aux tribunaux européens. 

    Paris est la première étape d’un tour d’Europe qu’effectuera la statue dans le cadre de la campagne européenne “Justice is everybody’s business”, dont la majorité de nos organisations sont membres. 

    Le choix du lieu est bien sûr hautement symbolique : les voix des personnes demandant aux décideur.ses politiques de ne pas vider de son sens la directive sur le devoir de vigilance des entreprises s’élèvent devant Bercy, représentation du pouvoir et des décisions économiques. 

    En février 2022 s’ouvrait un moment historique pour lutter contre l’impunité des multinationales, lorsque la Commission Européenne publiait enfin une proposition de directive pour imposer des obligations contraignantes aux entreprises européennes pour prévenir et faire cesser les violations des droits humains et les dommages environnementaux qui se produisent dans leurs chaînes de valeur mondiales.

    Alors que les négociations en trilogue – entre la Commission, le Conseil et le Parlement – ont commencé cet été, ce temps fort de justice est en danger du fait de la position de certains Etats membres dont la France.

    Bien que pionnière avec la loi sur le devoir de vigilance adoptée en 2017, la France fait pression pour affaiblir différents aspects du texte : elle a notamment poussé le Conseil à adopter une exclusion de facto du secteur financier (1), ce qui empêcherait d’autres pays de tenir légalement responsables des banques comme BNP Paribas, qui financent impunément l’expansion des énergies fossiles. La France est également parmi les Etats demandant de rejeter les améliorations apportées au texte par le Parlement européen en termes de renforcement des obligations climatiques et de la responsabilité juridique à y associer.

    La présidence espagnole du Conseil de l’UE sera chargée dans les prochaines semaines de demander aux Etats membres ce qu’ils sont prêts à concéder au Parlement mais aussi leurs lignes rouges. Alors que dans quelques jours les ministres européens de l’économie et des finances se réunissent à Santiago de Compostela, nous nous mobilisons à Paris pour appeler les Etats membres dont la France, à réhausser l’ambition qu’ils portent dans les négociations. 

    A cette occasion, nos organisations publient aujourd’hui un document d’analyse (2) détaillant les failles du projet de directive européenne à la lumière des premières actions en justice fondées sur la loi française sur le devoir de vigilance, et faisant des recommandations aux décideurs pour arbitrer au mieux entre les différentes versions du texte.

    Contacts

    Notes

    1. Voir l’enquête de l’Observatoire des multinationales : “La France a-t-elle torpillé le « devoir de vigilance » européen pour complaire au CAC40 et à BlackRock ?”, 4 juillet 2023
    2. Directive européenne sur le devoir de vigilance et contentieux français – Enseignements et recommandations, septembre 2023
  • Deforestation in Amazon: Despite the sale of some of its assets, the Casino Group will have to face justice

    Paris / Bogotá / São Paulo – 10 July 2023 Burdened with a debt of more than $6 billion the French retail group Casino is considering selling its Brazilian and Colombian stores to boost its liquidity. For the coalition of representatives of Indigenous peoples and international CSOs that has taken Casino to court in Paris, even in the event of a sale of its South American stores, the group will still have to face justice for failing in its duty of vigilance with regard to alleged deforestation and violations of the rights of Indigenous peoples.

    At the end of June, following the opening of a conciliation procedure to repay its creditors, the Casino Group announced the sale of its Latin American brands, the Brazilian Grupo Pao de Açucar (GPA) and the Colombian Exito, by the end of 2024. With 1,000 stores in Brazil and more than 2,000 in Colombia, the Casino Group will have generated more than half of its sales (53%) in Latin America in 2022.

    Despite the uncertainty hanging over Casino’s future, the coalition say Casino will still have to answer for its actions before the Paris Court. “We cannot accept that groups can circumvent national administrative and legal systems to avoid being held accountable for violations in their supply chains,” says Kari Guajajara, a lawyer from COIAB, a network of Brazilian Indigenous organisations. “In Brazil in particular, we have historically witnessed such strategies and, in many cases, impunity persists and allows criminal practices against peoples and their territories to continue. It is essential that the Casino Group be held accountable for the damage it has caused to date, and that there be no judicial tolerance.”

    A recent investigation by InfoAmazonia also confirms that the measures put in place by Casino Group in Brazil are still inadequate in terms of the French supply chain duty of vigilance legislation. The investigation identified 15 beef farms operating illegally in the Uru-Eu-Wau-Wau Indigenous territory in Rondônia in the Amazon, which transferred, via other farms, 815 steers between 2018 and 2022 to two JBS slaughterhouses supplying the Casino Group in Brazil. The products from these JBS slaughterhouses were identified in 2023 by Mighty Earth, after the Casino Group had been taken to court in France in March 2021.

    The InfoAmazonia report also indicates that the French group’s supply chain has caused material damage estimated at €54 million in this Indigenous territory alone. This result reflects only a tiny part of the impact of the Casino Group, which has a strong presence in Brazil and Colombia.

    At a time when deforestation in Colombia has increased by 32% in 2022 and Brazil remains the country most affected by tropical deforestation, the future owners of Casino supermarkets in Brazil and Colombia will have to make control of beef supply chains, particularly indirect suppliers, a top priority.

    Press release from

    Sherpa, Canopée, Coordinator of the Indigenous Organizations of the Brazilian Amazon, Pastoral Land Commission, Envol vert, Federation of Indigenous Peoples of Pará, Federation of Indigenous Peoples and Organizations of Mato Grosso, France Nature Environnement, Mighty Earth, Notre Affaire à Tous, National Organization of Indigenous Peoples of the Colombian Amazon.

  • CP / Affaire Casino – Déforestation en Amazonie : malgré la cession de certaines de ses activités, le Groupe Casino devra faire face à la justice

    Paris / Bogotá / São Paulo – 10 juillet 2023 – Enlisé dans une dette de plus de 6 milliards de dollars, le groupe français Casino envisage de vendre ses actifs brésiliens et colombiens pour renforcer ses liquidités. Pour la coalition de représentants des peuples autochtones et d’ONG internationales qui a assignée Casino, même dans l’hypothèse d’une cession de ses actifs sud-américains, le groupe devra toujours faire face à la justice pour manquement à son devoir de vigilance en matière de déforestation et de violation des droits des peuples autochtones

    Fin juin, à la suite de l’ouverture d’une procédure de conciliation pour rembourser ses créanciers, le groupe Casino a annoncé la cession de ses enseignes latino-américaines, le brésilien Grupo Pao de Açucar (GPA) et le colombien Exito, d’ici fin 2024. Avec 1 000 magasins au Brésil et plus de 2 000 en Colombie, le groupe a réalisé plus de la moitié de son chiffre d’affaires (53%) en Amérique latine en 2022.

    Malgré l’incertitude qui pèse sur l’avenir de Casino, celui-ci devra répondre de ses actes devant le tribunal judiciaire de Paris. « Nous ne pouvons accepter que des groupes puissent contourner les systèmes administratifs et juridiques nationaux pour éviter d’avoir à répondre des violations commises dans leurs chaînes d’approvisionnement. Au Brésil en particulier, nous avons historiquement assisté à de telles stratégies et dans de nombreux cas, l’impunité perdure et permet aux pratiques criminelles contre les peuples et leurs territoires de se poursuivre. Il est essentiel que le groupe Casino soit tenu responsable des dommages causés jusqu’à présent et qu’il n’y ait aucune tolérance judiciaire. », affirme Kari Guajajara – juriste de la COIAB.

    Une nouvelle investigation d’InfoAmazonia confirme par ailleurs que les mesures de vigilance mises en place par le groupe Casino sont à ce jour toujours insuffisantes au regard de la loi française de devoir de vigilance. Cette enquête a identifié pas moins de 15 exploitations présentes illégalement sur le territoire autochtone Uru-Eu-Wau-Wau, ayant transféré, via d’autres fermes, 815 bœufs entre 2018 et 2022 à deux abattoirs de JBS qui fournissent le groupe Casino au Brésil. Les produits issus de ces abattoirs ont été identifiés en 2023 par les équipes de Mighty Earth et donc après l’assignation en justice du groupe Casino (Mars 2021).

    Ce rapport indique en outre que la chaîne d’approvisionnement du groupe français a causé des dommages matériels estimés à 54,3 millions d’euros pour ce seul territoire autochtone [1]. Un résultat qui ne reflète qu’une infime partie de l’impact du groupe Casino, fortement implanté au Brésil et en Colombie.

    Alors que la déforestation en Colombie a augmenté de 32% en 2022 et que le Brésil reste le pays le plus touché par la déforestation tropicale [2], les futurs propriétaires des supermarchés Casino au Brésil et en Colombie, devront faire du contrôle des chaînes d’approvisionnement en bœuf, notamment des fournisseurs indirects, une priorité absolue.

    Contacts presse

    COIAB : Isabel Babaçu / comunicacao@coiab.org.br (BR)
    Commission Pastorale de la Terre : Xavier Plassat / xplassat@gmail.com (FR/EN/PT)
    Envol Vert : Audrey Benard / communication@envol-vert.org (FR/EN)
    Mighty Earth : Boris Patentreger / boris@mightyearth.org (FR/EN/ES)
    Notre Affaire à Tous : Marine Coynel / marine.coynel@notreaffaireatous.org (FR/EN)
    Sherpa : Lucie Chatelain / lucie.chatelain@asso-sherpa.org (BR/FR/EN)

    Notes

    [1] Grupo Casino continua vendendo carne da TI Uru-Eu-Wau-Wau (infoamazonia.org)
    [2] New data show 10% increase in primary tropical forest loss in 2022 (mongabay.com)

  • CP / Procès climatique contre TotalEnergies : l’action des associations et collectivités jugée irrecevable, une décision inquiétante

    Paris, 6 juillet 2023 – Dans le contentieux climatique engagé contre TotalEnergies par une coalition d’associations et de collectivités (1), le juge de la mise en état du tribunal judiciaire de Paris a jugé l’action en justice irrecevable. Reposant sur une interprétation inquiétante de la loi sur le devoir de vigilance et des dispositions relatives au préjudice écologique, cette décision vient restreindre l’accès à la justice pour les associations et collectivités. Après plusieurs années de procédure, le tribunal refuse d’examiner l’impact des activités de TotalEnergies sur le dérèglement climatique. 

    En janvier 2020, une coalition d’associations et de collectivités a assigné TotalEnergies devant le tribunal judiciaire de Nanterre. Rejointe en septembre 2022 par trois collectivités supplémentaires et Amnesty International France, la coalition demande que la pétrolière soit contrainte de prendre les mesures nécessaires pour s’aligner avec l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris, conformément à la loi sur le devoir de vigilance (2).

    La procédure a tout d’abord été retardée par TotalEnergies qui a contesté, sans succès, la compétence du tribunal judiciaire au profit du tribunal de commerce. Depuis 2022, le dossier est confié au juge de la mise en état du Tribunal judiciaire de Paris, désormais seul compétent pour juger les affaires relatives au devoir de vigilance, chargé de trancher certaines questions de procédure.  

    Dans une ordonnance rendue ce jour, le juge de la mise en état a déclaré l’action judiciaire irrecevable. Une décision inquiétante alors que plusieurs autres actions judiciaires fondées sur la loi sur le devoir de vigilance ont également été déclarées irrecevables ces derniers mois : Projets Tilenga et EACOP en février, affaire Suez/Chili en juin, et EDF Mexique en décembre.  

    Le juge a considéré que TotalEnergies n’aurait pas régulièrement été mise en demeure au motif que les demandes formulées dans l’assignation n’étaient pas strictement identiques à celles du courrier de mise en demeure envoyé à la multinationale en juin 2019. Cette condition de la stricte identité entre les demandes de la mise en demeure et celles de l’assignation n’existe tout simplement pas dans la loi sur le devoir de vigilance.    

    Bien que la loi sur le devoir de vigilance n’impose aucune phase de « discussion » ou de « conciliation » obligatoire entre les entreprises et les associations ou personnes affectées, cette ordonnance ainsi que les précédentes décisions, prétextent un manque de dialogue pour juger irrecevables les actions judiciaires. Alors que la coalition a interpellé, échangé et rencontré les dirigeants de l’entreprise avant la mise en demeure, ce qui n’est aucunement imposé par la loi, le juge n’a pas pris en compte ces différents échanges préalables, considérant que « de simples réunions ne peuvent constituer un avertissement solennel ». D’autant plus que TotalEnergies n’a manifesté aucune volonté de dialogue et d’avancée en amont de l’action judiciaire.

    Le juge a aussi considéré que certaines associations et collectivités étaient irrecevables faute d’intérêt à agir en justice au titre de la prévention du préjudice écologique, en contradiction frontale avec la position du Conseil d’État dans la décision Grande-Synthe (3). Alors que l’action au titre du préjudice écologique est ouverte à « toute personne ayant intérêt ou qualité à agir », telles que « les associations » et « les collectivités territoriales », cette décision vient restreindre leur possibilité de saisir la justice pour prévenir les risques de dommages graves à l’environnement  causés par les activités d’une multinationale. En définitive, cette décision empêche à nouveau la tenue d’un débat judiciaire sur l’inaction climatique d’une multinationale. 

    Le juge considère par ailleurs que les collectivités n’auraient pas d’intérêt à agir, au motif que les effets du changement climatique seraient mondiaux, et pas limités à leur territoire. Ouvrir l’accès à la justice aux collectivités en matière climatique rendrait le contentieux « impossible à maîtriser », alors même qu’il s’agit aujourd’hui de la seule action engagée devant le juge judiciaire par des communes exposées aux effets de la catastrophe climatique. 

    Le devoir de vigilance oblige pourtant les multinationales à prévenir les risques d’atteintes aux droits humains, à la santé et à l’environnement causés par leurs activités. La coalition déplore donc fortement cette décision, qui va à l’encontre des nombreux rapports soulignant l’urgence climatique (4). 

    Les associations et collectivités étudient les suites judiciaires à donner à cette ordonnance. La coalition reste convaincue que la voie judiciaire est indispensable pour lutter contre l’impunité des multinationales en matière de dérèglement climatique. Malgré des premières décisions très décevantes sur les actions fondées sur le devoir de vigilance, les organisations et collectivités engagées dans la coalition continueront à mobiliser les leviers juridiques pour que les acteurs du dérèglement climatique aient à répondre des conséquences de leurs activités à l’échelle planétaire comme à l’échelle locale.   

    Contact presse

    Marine Coynel, chargée de communication chez Notre Affaire à Tous

    marine.coynel@notreaffaireatous.org

    Notes

    (1) Sherpa, Amnesty International France, France Nature Environnement, Notre Affaire à Tous, ZEA, les Eco Maires et les villes de Paris, New York, Arcueil, Bayonne, Bègles, Bize-Minervois, Centre Val de Loire, Champneuville, Correns, Est-Ensemble Grand Paris, Grenoble, La Possession, Mouans-Sartoux, Nanterre, Sevran et Vitry-le-François.

    (2) La première décision du Conseil d’Etat N° 427301 du 19 novembre 2020 a accordé l’intérêt à agir dans un contentieux climatique contre l’Etat à la ville de Grande-Synthe mais aussi à Paris, Grenoble et Notre Afffaire A Tous, trois organisations requérantes dans le présent contentieux. Plus précisément, la décision du Conseil d’Etat n’impose pas la particularité du préjudice écologique aux collectivités et associations demanderesses

    (3) La première décision du Conseil d’Etat N° 427301 du 19 novembre 2020 a accordé l’intérêt à agir dans un contentieux climatique contre l’Etat à la ville de Grande-Synthe mais aussi à Paris, Grenoble et Notre Afffaire A Tous, trois organisations requérantes dans le présent contentieux. Plus précisément, la décision du Conseil d’Etat n’impose pas la particularité du préjudice écologique aux collectivités et associations demanderesses

    (4) UN-HLEG, Integrity matters net zero commitments by businesses financial institutions, cities and region, novembre 2022 ; AIE, Net Zero by 2050, A Roadmap for the Global Energy Sector, mai 2021. 

  • Climate vigilance by French multinationals: Notre Affaire à Tous once again warns of potential serious breaches of the law

    On Monday 12 June, Notre Affaire à Tous published its fourth 2023 edition of the Multinational Climate Vigilance Benchmark, which scrutinises the climate vigilance measures of 26 leading French companies in high-emission sectors.

    Since the French Corporate Duty Vigilance Law of 27 March 2017, large French companies must adopt a due diligence plan to identify and prevent grave risks of human rights and environmental abuses, including those related to climate. Just as States can be attacked and condemned for climate inaction (like the French State in the Grande-Synthe and « Affaire du Siècle » cases), large companies also face legal and liability risks in this area (1).

    This year, Notre Affaire À Tous is publishing its fourth consecutive annual report on climate vigilance, analysing the climate measures of 26 French multinationals that are among the biggest greenhouse gas (GHG) emitters.

    Lessons from the 2023 Benchmark

    In 2023, three years after the first edition of the Benchmark, almost all of France’s highest emitting multinationals now recognise that the duty of care applies to the climate (2). However, none of the companies analysed is able to demonstrate compliance with our climate vigilance criteria, which assess the transparency of companies and the credibility of their alignment with the Paris Agreement. 

    While commitments to align with the Paris Agreement are multiplying, none of the announcements is yet backed up by sufficiently credible concrete measures. More specifically, the climate targets publicly announced by the companies analysed would only enable them to reduce their emissions by 20% by 2030 compared with 2019, at best. However, these targets are seriously lacking in credibility, and there is still a significant gap with the target of -50% emissions by 2030, corresponding to the 1.5°C objective of the Paris Agreement.

    More generally, French multinationals are still seriously speculating with the climate: they are developing uncertain decarbonisation technologies, making emission reductions dependent on regulations and state aid, while at the same time engaging in anti-climate lobbying. To justify their actions, many of them continue to try to limit their individual responsibilities by referring to collective responsibility and the global nature of global warming. These positions run counter to the obligations of vigilance to which they are individually bound. The manifest failings of Natixis, Société Générale, Carrefour, Casino, Bolloré, Auchan, TotalEnergies, Aéroport de Paris and BNP Paribas are particularly worrying in this respect.

    With regard to the transparency of companies’ direct and indirect emissions, which is necessary in order to identify the levers for decarbonisation and the extent of each company’s individual responsibility, significant progress is still required in order to trace emissions accurately (particularly concerning “scope 3” emissions). We estimate that the 26 multinationals have the power to influence more than 10% of global emissions.

    These results show that the draft European directive on corporate sustainability due diligence (CSDD), whose version in the European Parliament aims to explicitly include requirements to identify emissions and align with the 1.5°C objective, is necessary to clear up certain debates of principle. 

    Jérémie Suissa, General Delegate of Notre Affaire A Tous, concludes: This year, we are once again seeing companies treating the duty of care as a ‘box to tick’ rather than as a lever for transforming their business models. As long as they fail to properly track their emissions, recognise their individual obligations and put in place measures to limit global warming to 1.5°C, they will continue to expose themselves to the risk of litigation.”

    References

    [1] Beyond the law on duty of vigilance, all public and private persons, and in particular large companies, must be prudent and vigilant in environmental matters and must also prevent ecological damage.

    [2] Veolia is the only company to consider that the climate « does not fall within the scope of the law on the duty of vigilance » (Veolia, Plan de vigilance 2022, p. 11).

  • CP / Vigilance climatique de 26 multinationales françaises : Notre Affaire à Tous alerte de nouveau sur de potentiels graves manquements à la loi dans son Benchmark 2023

    Lundi 12 juin, Notre Affaire à Tous publie sa quatrième édition 2023 du Benchmark de la vigilance climatique des multinationales qui passe au crible les mesures de vigilance climatique de 26 grandes entreprises françaises emblématiques issues de secteurs d’activités fortement émetteurs.

    Depuis la loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance, les grandes entreprises françaises sont tenues d’adopter un plan de vigilance qui identifie les risques d’atteinte aux droits humains et à l’environnement ainsi que les mesures de vigilance raisonnables propres à éviter la survenance de ces risques, dont ceux liés au climat. Comme les Etats qui peuvent être attaqués et condamnés pour inaction climatique (à l’image de l’Etat français dans Grande-Synthe et l’Affaire du Siècle), les grandes entreprises font également face à des risques juridiques de responsabilité en la matière. (1) 

    Notre Affaire À Tous publie cette année un quatrième rapport annuel consécutif sur la vigilance climatique mesurant les performances climatiques de 26 multinationales françaises figurant parmi les plus émettrices de gaz à effet de serre (GES).

    Les enseignements du Benchmark 2023

    En 2023, trois ans après la première édition du Benchmark, les multinationales françaises les plus émettrices reconnaissent désormais presque toutes que le devoir de vigilance s’applique au climat (2). Cependant, aucune entreprise analysée n’est en mesure de démontrer sa conformité avec nos critères de vigilance climatique qui évaluent la transparence des entreprises et la crédibilité de l’alignement avec l’Accord de Paris. 

    Si les engagements d’alignement avec l’Accord de Paris se multiplient, aucune annonce n’est pour l’instant garantie par des mesures concrètes suffisamment crédibles. Plus précisément, les objectifs climatiques publiquement affichés par les entreprises analysées ne permettraient de réduire leurs émissions d’ici 2030 que de 20% par rapport à 2019, dans le meilleur des cas. Toutefois, ces objectifs manquent sérieusement de crédibilité, et un écart important subsiste avec la cible de -50 % d’émissions d’ici 2030, correspondant à l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris. 

    Plus généralement, les multinationales françaises continuent de sérieusement spéculer avec le climat : elles développent des technologies de décarbonation incertaines, font dépendre les réductions d’émissions de régulations et d’aides étatiques tout en effectuant du lobbying anti-climat. Pour se justifier, nombre d’entre elles continuent d’essayer de limiter leurs responsabilités individuelles en renvoyant à la responsabilité collective et au caractère global du réchauffement climatique. Ces positions vont à l’encontre des obligations de vigilance auxquelles elles sont tenues individuellement. Les manquements manifestes de Natixis, la Société Générale, Carrefour, Casino, Bolloré, Auchan, TotalEnergies, Aéroport de Paris et BNP Paribas sont à cet égard particulièrement préoccupants. 

    Concernant la transparence au niveau des émissions directes et indirectes des entreprises, nécessaire pour identifier les leviers de décarbonation ainsi que l’étendue de la responsabilité individuelle de chaque entreprise, des progrès importants sont encore attendus pour retracer de manière sincère les émissions (en particulier au niveau du “scope 3”). Nous estimons que les 26 multinationales ont le pouvoir d’agir sur plus de 10 % des émissions mondiales.

    Ces résultats démontrent que le projet de directive européenne sur le devoir de vigilance (Corporate sustainability due diligence directive – CSDDD), dont la version du Parlement européen vise à intégrer explicitement les exigences d’identification d’émissions et d’alignement avec l’objectif 1,5°C, est nécessaire pour évacuer certains débats de principe.

    Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire A Tous, conclut : Cette année, nous constatons à nouveau que les entreprises considèrent le devoir de vigilance comme une “case à cocher” et non comme un levier de transformation de leurs modèles. Tant qu’elles ne retraceront pas correctement leurs émissions, ne reconnaîtront pas leurs obligations individuelles et ne mettront pas en place des mesures pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, elles continueront de s’exposer à des risques contentieux.”

    Notes

    [1] Au-delà de la loi sur le devoir de vigilance, toutes les personnes publiques et privées, et en particulier les grandes entreprises, doivent être prudentes et vigilantes en matière environnementale et doivent également prévenir les préjudices écologiques.

    [2] Veolia est la seule entreprise à considérer que le climat « ne relève pas du champ d’application de la loi sur le devoir de vigilance » (Veolia, Plan de vigilance 2022, p. 11).

    Contact presse

    Marine Coynel, chargée de communication chez Notre Affaire à Tous : marine.coynel@notreaffaireatous.org

  • Directive CSDD : 1er pas historique au Parlement européen sur le devoir de vigilance

    Ce jeudi 1er juin, les eurodéputé.e.s ont adopté le projet de directive sur le devoir de vigilance après de longs mois de discussion. Ce texte représente une avancée majeure en matière de réglementation des multinationales. Bien qu’il ne soit pas définitif, le texte voté par le Parlement Européen hier est, à bien des égards, plus ambitieux que les textes de la Commission et du Conseil notamment sur le volet climat.

    Malgré les ultimes tentatives d’une partie des eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), la version plus ambitieuse du Parlement a survécu à la plénière et pourrait permettre de renforcer le devoir de vigilance climatique. Ce compromis représente une victoire importante pour la société civile et le mouvement climat. Grâce à la directive, les entreprises seraient soumises à l’Accord de Paris et obligées d’aligner leur modèle économique sur l’objectif 1,5 °C. C’est une avancée décisive quand on sait que nous ne parviendrons pas à maintenir la température à 1,5 °C sans la contribution des entreprises les plus émettrices. 

    Pour entrer définitivement en vigueur, le texte doit désormais être adopté en « Trilogue », c’est-à-dire à l’issue de discussions entre les trois grandes institutions européennes (Le Conseil Européen, la Commission Européenne, le Parlement Européen). C’est donc un premier pas historique qu’il faudra encore défendre lors du Trilogue. 

    Par ailleurs, si nous célébrons cet acquis comme une étape vers une véritable victoire dans la bataille pour la vigilance climatique des entreprises, la directive comporte encore d’importantes lacunes sur :

    • le droit d’accès à la justice des victimes (pas de renversement de la charge de la preuve)
    • la limitation des « director duties » (l’article 26 a été supprimé)
    • l’approche restrictive du devoir de vigilance des acteurs financiers

    Ces points feront l’objet de nouvelles batailles à mener à l’avenir, mais pour l’heure il importe avant tout d’éviter tout retour en arrière et de préserver un texte qui pourrait permettre à l’Union Européenne d’envoyer un signal fort aux acteurs économiques multinationaux. 

  • Climate change: new step in TotalEnergies case

    Paris, 30 May, 2023 – This wednesday, a first hearing will take place before the Paris judicial court in the climate change litigation initiated by 6 NGOs and 16 local authorities against TotalEnergies. Aftera month marked by strong mobilisations against fossil fuel projects, this hearing is an opportunity to debate the numerous defenses raised by the company to challenge the admissibility of this judicial action. Discussions will also address the coalition’s requests for provisional measures against  TotalEnergies in order to limit global warming to 1.5°C.

    In January 2020, a coalition of NGOs and local authorities took TotalEnergies to the judicial court. Joined in September 2022 by three additional local authorities and Amnesty International France, the coalition is asking the judge to formally order the oil company to take the necessary measures to comply with the objectives of the Paris Agreement, in accordance with the Law on the Duty of Vigilance of March 27, 2017.

    Years of delay due to the multinational’s tactics

    The procedure was initially delayed by TotalEnergies, which unsuccessfully challenged the jurisdiction of the judicial court in favour of the commercial court, a court composed of company directors and dealing with business-related disputes. Since 2022, the case has been in the hands of a single judge of the Paris judicial court, responsible for deciding on certain procedural issues. Indeed, TotalEnergies raised a large number of defenses to declare the action inadmissible without discussion on the merits of the case. 

    Requests for concrete measures to address the multinational’s climate inaction

    In response to these delaying tactics, the coalition is requesting confirmation of the admissibility of its judicial action and the dismissal of the defenses raised by the multinational. Faced with the climate emergency, the NGOs and local authorities are asking the court to order the company to adopt provisional measures while awaiting the court’s decision on the merits of the case, which is not expected before at least several months, including:

    • Suspension of new oil and gas projects, namely exploration of new hydrocarbon reserves and operation of new fields;
    • Implementation of all necessary measures to reduce greenhouse gas emissions from the company’s global operations in order to maintain a chance of limiting global warming to 1.5°C, in line with the Paris Agreement.

    While TotalEnergies claims to be “committed” to carbon neutrality by 2050 [1], the company continues to develop new oil and gas projects [2] that, according to numerous reports [3], are leading straight to climate disaster [4].

    Press release from:

    Sherpa, Notre Affaires à Tous, Amnesty International France, Les Eco Maires, and cities of Paris, Bayonne, Bègles, Bize minervois, Grenoble, Vitry-le-François and Nanterre. 

    References

    (1) TotalEnergies, Universal registration document 2021, p. 19: « Our ambition : Net zero by 2050, together with society ».

    (2) Oil Change International, Big oil reality check, mai 2022 ; Investing in disaster, November 2022.

    (3) UN-HLEG, Integrity matters net zero commitments by businesses financial institutions, cities and region, November 2022 ; AIE, Net Zero by 2050, A Roadmap for the Global Energy Sector, mai 2021.

    (4) In French – “Climat : l’ONU dénonce le « grand mensonge » des géants pétroliers et demande des poursuites”, Le Monde avec AFP, 18 janvier 2023.

    Press contacts

    Sherpa – Théa Bounfour – thea.bounfour@asso-sherpa.org

    Notre Affaire à Tous – Justine Ripoll – justine.ripoll@notreaffaireatous.org

    Amnesty International France – Véronique Tardivel – vtardivel@amnesty.fr

    City of Grenoble – Aurélie Martin – presse@grenoble.fr

  • CP / Procès climatique : nouvelle étape dans l’action en justice contre TotalEnergies 

    Paris, le 30 Mai 2023 – Ce mercredi, une première audience de procédure a lieu au tribunal judiciaire de Paris dans le contentieux climatique engagé par 6 associations et 16 collectivités territoriales contre TotalEnergies. Clôturant un mois marqué par de fortes mobilisations contre les projets d’énergies fossiles, cette audience de plaidoiries est l’occasion de débattre des nombreux moyens de défense soulevés par l’entreprise visant à contester la recevabilité de l’action judiciaire. Les débats porteront également sur les demandes de la coalition visant à enjoindre à TotalEnergies de prendre des mesures provisoires pour limiter le réchauffement à 1,5°C.   

    En janvier 2020, une coalition d’associations et de collectivités a assigné TotalEnergies devant le tribunal judiciaire de Nanterre. Rejointe en septembre 2022 par trois collectivités supplémentaires (New-York, Paris et Poitiers) et Amnesty International France, la coalition demande que la pétrolière soit contrainte de prendre les mesures nécessaires pour s’aligner avec l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris, conformément à la loi sur le devoir de vigilance (1).

    Des années de retard dues à la multinationales

    La procédure a tout d’abord été retardée par TotalEnergies qui a contesté, entre janvier 2020 et novembre 2021, sans succès, la compétence du tribunal judiciaire au profit du tribunal de commerce. Depuis 2022, le dossier est confié au juge de la mise en état du tribunal judiciaire de Paris, chargé de trancher certaines questions de procédure : TotalEnergies a en effet soulevé un très grand nombre de moyens de défense tendant à faire déclarer l’action irrecevable sans permettre d’entrer dans le cœur des débats devant le tribunal. 

    Des demandes de mesures concrètes face à l’inaction climatique de la multinationale

    En réponse à ces manœuvres dilatoires, la coalition sollicite la confirmation de la recevabilité de son action judiciaire et le rejet des moyens de défense soulevés par l’entreprise. Face à l’urgence climatique, les associations et collectivités demandent également au juge de contraindre l’entreprise à adopter des mesures provisoires dans l’attente de la décision du tribunal sur le fond du dossier qui n’interviendra vraisemblablement pas avant de longs mois, parmi lesquelles : 

    • la suspension des nouveaux projets pétroliers et gaziers, à savoir l’exploration de nouvelles réserves d’hydrocarbures et l’exploitation de nouveaux champs ;
    • la mise en place de toutes les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités mondiales de la pétrolière, afin de conserver une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris.

    Alors que TotalEnergies affiche son “ambition” d’atteindre la neutralité carbone en 2050 (2), la multinationale continue en effet de développer des nouveaux projets pétroliers et gaziers (3) qui conduisent, selon de nombreux rapports (4), tout droit vers la catastrophe climatique (5).

    Communiqué de :

    Sherpa, Notre Affaires à Tous, Amnesty International France, Les Eco Maires, les villes de Paris, Bayonne, Bègles, Bize minervois, Grenoble, Vitry-le-François et Nanterre. 

    Notes

    (1) Loi du 27 mars 2017 sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordres. L’action judiciaire se fonde également sur la prévention des dommages à l’environnement (art. 1252 Code civil)

    (2) TotalEnergies, Document d’enregistrement universel 2021, p19: « Notre ambition climat : zéro émission nette en 2050 ensemble avec la société ».

    (3) Oil Change International, Big oil reality check, mai 2022 ; Investing in disaster, novembre 2022.

    (4) UN-HLEG, Integrity matters net zero commitments by businesses financial institutions, cities and region, novembre 2022 ; AIE, Net Zero by 2050, A Roadmap for the Global Energy Sector, mai 2021.

    (5) “Climat : l’ONU dénonce le « grand mensonge » des géants pétroliers et demande des poursuites”, Le Monde avec AFP, 18 janvier 2023.

    Contacts presse

    Sherpa – Théa Bounfour – thea.bounfour@asso-sherpa.org

    Notre Affaire à Tous – Justine Ripoll – justine.ripoll@notreaffaireatous.org

    Amnesty International France – Véronique Tardivel – vtardivel@amnesty.fr

    Ville de Nanterre – Cathy Bruno – cathy.bruno@mairie-nanterre.fr

    Ville de Bègles – Laura Le Gat – l.legat@mairie-begles.fr

    Ville de Grenoble – Aurélie Martin – presse@grenoble.fr