C’est une nouvelle étape pour la justice climatique mondiale : ce vendredi 13 mars, un groupe de jeunes sud-coréens dépose un recours constitutionnel contre l’inaction du gouvernement face à la crise climatique. Il s’agit de la première action en justice de ce type intentée par des jeunes en Asie.
Pour les plaignant-es de Youth 4 Climate Action, l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre adopté par leur gouvernement est inadéquat, et en tant que tel, viole la protection de leurs droits fondamentaux, pourtant garantis par la Constitution. Les conséquences négatives des changements climatiques impactent déjà le quotidien des jeunes sud-coréen-nes qui ne supportent plus l’inaction climatique et le manque d’ambition de leur représentant-es. Pour les plaignant-es, la passivité des pouvoirs publics témoigne de leur incapacité à protéger la population des risques catastrophiques de la crise climatique :
« Les adultes disent que l’avenir est prometteur et que l’on peut faire beaucoup de choses, mais à ce rythme, la température mondiale atteindra 1,5 °C de plus que les niveaux préindustriels dans sept ans seulement. J’ai peur, parce que d’ici là, je n’aurai que 23 ans et je serai confrontée à une vie d’incertitude en raison du potentiel d’impacts climatiques catastrophiques. En entreprenant ce procès, je veux exiger que le gouvernement prenne la responsabilité de protéger sa population contre le changement climatique » pour Do-hyun Kim, l’une des plaignante de l’affaire.
« C’est mon droit de rêver de mon avenir à l’abri de la menace de la crise climatique. J’espère que nos demandes pourront être entendues par les décideurs afin que ma génération puisse vivre notre vie et profiter des choses que les générations précédentes ont considérées comme acquises” pour Hae-young Yoon, plaignant de l’affaire.
Les plaignant-es attaquent notamment l’article 25 du décret d’application de la loi cadre sur la croissance verte et bas carbone, dont l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre est encore largement inadéquate par rapport à l’ampleur de la crise et incompatible avec l’Accord de Paris. Le choix de porter l’affaire devant la Cour Constitutionnelle est également révélateur : les plaignant-es critiquent le manque de démocratie et de transparence de l’adoption de cet outil législatif, qui reviendrait à laisser au seul gouvernement le pouvoir de fixer unilatéralement les objectifs climatiques, sans permettre aux citoyen-nes de participer à la décision. Pourtant en Corée du Sud, c’est à l’Assemblée nationale de légiférer en matière de protection des droits fondamentaux et non pas au gouvernement.
Pour Byung-Joo Lee, avocat et représentant des plaignant-es : « La Cour constitutionnelle de Corée est bien connue pour être en première ligne dans la défense des droits fondamentaux des citoyens ordinaires. S’ils défendent le droit à la vie de la génération future tout en veillant au destin de l’humanité, ce sera le jugement du siècle ».
Pour Cécilia Rinaudo de Notre Affaire à Tous : “Une fois de plus, les citoyen-nes se saisissent du droit pour dénoncer l’inaction coupable des Etats face à l’urgence climatique. La détermination des jeunes sud-coréen-nes pour la protection de leur avenir et de leurs droits témoigne de la volonté sur tous les continents de s’approprier les instruments juridiques pour contraindre les dirigeant-es à l’action. L’Affaire du Siècle et ses deux millions de soutiens en sont l’exemple”.
Ce vendredi 13 mars, le GDEAM-62 dépose un recours au tribunal administratif de Lille pour obtenir le retrait du permis de construire du projet Tropicalia. Sa démarche est soutenue activement par Notre Affaire à Tous et les 29 associations réunies en collectif pour s’opposer au projet. Celles-ci se réunissent régulièrement et partagent leurs compétences afin de faire front commun contre ce projet titanesque. Tropicalia est non seulement une menace pour la biodiversité locale, car il prévoit le déplacement d’espèces tropicales, mais également pour les terres agricoles qui seront supprimées pour la construction de cette infrastructure.
Le projet de serre tropicale “Tropicalia” a obtenu son permis de construire le 22 octobre 2019 et sous-entend la création d’une serre tropicale de 20 000m² sur les communes de Rang-du-Fliers et Verton dans le Pas-de-Calais. Le recours gracieux déposé a essuyé un refus malgré la vaste médiatisation dont la lutte contre le projet a pu bénéficier…
Le projet Tropicalia prône un loisir déraciné des problématiques climatiques sous couvert de justifications écologiques voire scientifiques.
Pour citer le site de promotion du projet, Tropicalia serait “une porte ouverte vers la compréhension et le respect d’un écosystème fragile“, “une invitation au rêve et à l’émerveillement le long d’un parcours de plus d’un kilomètre” ainsi qu’un monde animal et végétal en parfait équilibre pour le plaisir des sens”.
Commencer la bataille juridique est essentiel pour un projet qui dont l’échos commence à se faire mais dont les porteurs restent farouchement défenseurs.
Greenwashing éhonté, les porteurs du projet passent sous couvert le déplacement d’espèces que sous entend le projet, le risque de leur dissémination, les terres agricoles supprimées pour la construction d’une telle infrastructure, et l’état du sol de la zone pouvant difficilement supporter une telle infrastructure (supposant artificialisation des sols, pollution lumineuse etc.).
Promettant 26 degrés toute l’année dans la serre grâce à une technologie n’ayant pas encore fait ses preuves, Terraotherm, le projet prend notamment le risque d’une consommation d’énergie abusive.
Le dépôt du recours contentieux est une étape décisive montrant la détermination des associations à stopper ce projet climaticide.
Pour Chloé Gerbier coordonnant l’équipe juriste de l’association Notre Affaire à Tous : “Ce projet est la vitrine de l’incohérence entre notre mode de vie et l’urgence climatique à laquelle nous devons faire face. Le projet Tropicalia dénie tout droit à la nature, en dissimulant, derrière de vains arguments de greenwashing, la construction d’un zoo tropical.”
Pour Mariette Vanbrugghe, Présidente du GDEAM-62 : “Le projet Tropicalia est en déphasage complet avec les exigences de limitation du gaspillage des ressources naturelles, gaspillage des sols en particulier, ressources non renouvelables , pour quels services rendus ? En déphasage complet aussi avec le respect de la vie animale, rien ne justifie la détention d’espèces animales tropicales dans notre région. Une cage, fût-elle dorée, reste une cage.”
Pour Jean-Michel Jedraszak du Collectif Non Tropicalia : « 29 associations locales, régionales et nationales, et non des moindres, ont rejoint notre « Collectif Non Tropicalia » au nom de la défense de la biodiversité, du climat, de l’environnement, d’une agriculture de proximité, du bien-être des animaux …, du Vivant ! La présence de chacune de ces associations est en soi une preuve concrète que la défense de l’Écologie est de notre côté et non du leur contrairement à ce qu’ils osent annoncer ».
Le 5 mars 2020 est le #JourDuDérèglement : L’Affaire du Siècle rappelle à l’ordre l’Etat quant à son objectif de neutralité carbone !
Entre le premier janvier et le 5 mars 2020, soit en 2 mois et 5 jours seulement, la France a émis la totalité des gaz à effet de serre qu’elle pourrait émettre en un an si elle respectait son objectif de neutralité carbone. Dès aujourd’hui et jusqu’au 31 décembre, l’État français est donc à découvert climatique et aggrave son impact sur le dérèglement de la planète. Le fait que cette date arrive si tôt dans l’année est une nouvelle démonstration que l’État est encore loin de respecter ses propres lois. Le recours en justice de l’Affaire du Siècle, déposé le 14 mars 2019 et soutenu par plus de 2 millions de Français-es, vise à mettre fin à cette fuite en avant !
Quelques mois après le lancement de notre appel à témoignages nationalpour rendre compte de l’ampleur des conséquences dramatiques du changement climatique sur le quotidien de tou-tes les citoyen-nes, l’Affaire du Siècle poursuit son projet de responsabilisation de l’Etat pour l’obtention immédiate de mesures concrètes et ambitieuses pour lutter contre le dérèglement climatique. Avec cet événement, nous montrons une fois encore le fossé qui se creuse entre les discours de l’Etat et les actions adoptées.
L’Etat français s’est donné pour objectif d’être neutre en carbone en 2050, objectif inscrit dans la loi énergie-climat de 2019 et conforme à l’Accord de Paris. Cet objectif, que l’Etat s’est lui-même fixé, signifie que, chaque année à partir de 2050, la France ne pourra rejeter dans l’atmosphère que 80 mégatonnes de CO2, car c’est le seuil maximal de ce que notre biosphère (océans, forêts…) est en capacité de stocker.
L’Affaire du Siècle s’est penchée sur la question, pour mesurer le chemin qu’il reste à parcourir afin de respecter cet objectif, et avec celui-ci l’ambition de neutraliser l’impact de la France sur le climat.
Résultat : le 5 mars 2020, la France a d’ores et déjà émis ces 80 mégatonnes de CO2. En 2 mois et 5 jours, la France a donc épuisé son compte carbone et vit à découvert jusqu’à la fin de l’année.
La planète ne disposant pas de son propre banquier pour venir demander des comptes à l’Etat français, l’Affaire du Siècle se saisit de la question. L’Etat ne peut pas se permettre de creuser sa dette climatique – dette que nous paierons, et payons déjà, toutes et tous. Il est temps d’agir, rapidement, pour régulariser la situation.
Moins d’une génération pour tout changer
Cette date du Jour du dérèglement nous dit une chose : il nous reste 30 ans pour tout changer. Moins d’une génération pour atteindre la date du 31 décembre. Moins d’une génération pour mener une transformation sans précédent de tous les systèmes : énergie, alimentation, transports, logement, industrie, gestion des terres.
Il n’y a plus un jour à perdre. Plus l’Etat tarde à agir, plus l’atteinte de la neutralité carbone est compromise et risque de se faire dans la douleur pour une grande partie de la société.
Alors 30 ans, oui, ça peut paraître long. Mais, si on regarde le peu de chemin parcouru ces 30 dernières années, on peut aussi se dire que c’est très court. Quelques exemples :
En 30 ans, les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 19%. Elles devront être divisées à nouveau par plus de 5 ces 30 prochaines années pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Entre 2015 et 2018, les émissions ont baissé de 1,1% par an en moyenne alors que l’objectif était de 1,9% par an. Et passera à 3,3% à partir de 2025. Même ces dernières années, alors que la prise de conscience de l’urgence climatique est chaque jour plus forte, les actions prises sont bien en deçà ou contradictoires avec les objectifs fixés.
En près de 30 ans, les émissions liées au secteur des transports ont augmenté de 10%, alimentées par la croissance de la demande et les politiques des gouvernements successifs faisant du transport une priorité.
Dans le secteur du bâtiment, les progrès sont encore trop lents. Même si les émissions de ce secteur ont baissé de 10% entre 1990 et 2018, ce secteur représente encore 19% des émissions françaises en 2018. Surtout, les émissions du secteur ont diminué de 1,5% depuis 2015, alors que les objectifs officiels fixaient une baisse de 5,5%. 12 millions de personnes sont encore en situation de précarité énergétique et 7 millions de résidences principales sont encore des passoires énergétiques en attente de rénovation.
Le 5 mars 2020, c’est le “jour du dérèglement” en France. C’est ce que dévoilent les organisations de l’Affaire du Siècle (Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France). En 2 mois et 5 jours, la France a émis la totalité des gaz à effet de serre qu’elle pourrait émettre en un an si elle respectait son objectif de neutralité carbone. Dès aujourd’hui et jusqu’au 31 décembre, l’État français est donc à découvert climatique et aggrave son impact sur le dérèglement de la planète. Le fait que cette date arrive si tôt dans l’année est une nouvelle démonstration que l’État est encore loin de respecter ses propres lois. Le recours en justice de l’Affaire du Siècle, déposé le 14 mars 2019 et soutenu par plus de 2 millions de Français.es, vise à mettre fin à cette fuite en avant.
Tout ce que la France émet à partir du 5 mars accélère le dérèglement climatique
Atteindre la neutralité carbone est l’objectif que la France s’est fixée pour 2050 dans la loi énergie-climat de 2019, conformément à l’Accord de Paris. La feuille de route climatique à long terme de la France, appelée « Stratégie nationale bas carbone », précise qu’en 2050, les émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas dépasser 79 MtCO2e par an. C’est à ce niveau que se situeront, selon l’État, les capacités maximales d’absorption du CO2 par notre biosphère (forêts, prairies, océans). Si l’on continue à ce rythme, la France n’atteindra pas la neutralité carbone en 2050 mais… en 2085.
Pour les organisations de l’Affaire du Siècle, il est temps que l’État regarde les choses en face :
« Le fait que le Jour du dérèglement intervienne dès le 5 mars acte sans ambigüité le grand retard climatique de l’État français. Nos émissions de gaz à effet de serre sont bien trop importantes au regard des capacités d’absorption de la planète et chaque jour qui passe aggrave notre impact climatique. Cette date doit reculer au plus vite mais cela exige des mesures ambitieuses et coordonnées ».
Objectif : reculer la date au 31 décembre
L’Affaire du Siècle se mobilise pour obliger l’État à tracer dès maintenant la voie de la neutralité carbone, pour qu’en 2050, le jour du dérèglement tombe un 31 décembre :
« Il nous reste moins d’une génération – 30 ans – pour faire reculer le jour du dérèglement. Moins d’une génération pour mener une transformation sans précédent de tous les systèmes : énergie, alimentation, transports, logement, industrie, gestion des terres. Il n’y a plus un seul jour à perdre. Plus l’État tarde, et plus l’atteinte de la neutralité carbone sera compromise et/ou se fera dans la douleur pour une grande partie de la société ».
Les conséquences de cette inaction déjà subies par de nombreux Français.es
Le 18 décembre dernier, l’Affaire du Siècle lançait un appel à témoins sur les conséquences du dérèglement climatique en France pour interpeller l’État sur les répercussions de son inaction. Érosion du littoral, canicule, fonte des glaciers, pluies extrêmes…aujourd’hui, presque 20 000 Français ont témoigné sur les effets du dérèglement climatique et les conséquences dans leur quotidien : perte de récoltes, dommages directs dans les habitations, anxiété par rapport à l’avenir, obligation de changer ou de repenser leur activité professionnelle…
L’Affaire du Siècle continuera en 2020 à se mobiliser contre l’inaction climatique de l’État, car la réponse du gouvernement à son recours juridique se fait encore attendre. Chaque citoyen.ne peut soutenir le recours en devenant un.e #temoinduclimat.
Méthodologie
Le calcul a été effectué par le cabinet de conseil indépendant Carbone 4. Une estimation des émissions de 2020 a été réalisée en appliquant aux émissions de 2017 le taux moyen de baisse annuelle sur la période 2011-2017 (dernière année pour laquelle des données officielles corrigées des variations climatiques sont disponibles). La limite d’émissions annuelles choisie pour la neutralité carbone est celle que l’Etat lui-même s’est fixé dans la loi et la Stratégie nationale bas carbone : maximum 80MtCO2e, qui correspond au capacités prévues d’absorption du carbone en France pendant un an en 2050. Cela exclut les émissions liées au transport maritime et aérien ainsi que les émissions dites “importées”.
Le 2 mars 2020, après plus d’un an de travail, de recherche et d’enquête, Notre Affaire à Tous publie une étude juridique comparative sans précédent de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises !
RTL, 8 mars 2020
Environnement : « Les entreprises sont douées dans le greenwashing », selon une association
25 multinationales françaises ont été épinglées par l’association « Notre Affaire à Tous » sur leur devoir de vigilance environnementale. Marie Toussait, co-fondatrice de l’association, assure que « sur le climat, (les entreprises) sont complètement à côté de la plaque ».
Climat : une ONG pointe le manque de vigilance de 25 grandes entreprises françaises
« Les multinationales françaises ne s’engagent pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre », a estimé mardi l’association Notre affaire à tous qui a réalisé un classement de 25 d’entre elles.
25 multinationales françaises dans l’illégalité face au climat, dénonce Notre Affaire à Tous
L’association Notre affaire à tous a publié le 2 mars une étude portant sur 25 multinationales françaises et dénonçant le non respect de leur « devoir de vigilance » en matière climatique.
Climat : Notre Affaire à tous pointe le manque de vigilance de 25 grandes entreprises Françaises
Après Total, ce sont 25 grandes entreprises du CAC40 qui sont passées sur le grill par Notre affaire à tous concernant leur action climatique. L’ONG utilise la loi sur le devoir de vigilance pour pointer du doigt les manquements en matière de stratégie climatique.
Notre Affaire à Tous publie un rapport sur la mise en oeuvre de la loi sur le devoir de vigilance par les entreprises
Depuis une loi votée en 2017, les grandes entreprises françaises doivent publier et mettre en œuvre un plan de vigilance afin de prévenir les atteintes graves à l’environnement. Lundi 2 mars, l’association Notre Affaire à Tous a publié une étude juridique comparative, Benchmark de la vigilance climatique des multinationales dans laquelle elle épingle 25 entreprises qui, selon elle, ne respectent pas la loi.
25 multinationales françaises émettent 8 fois plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du pays !
Fruit d’un travail de plus d’un an, le nouveau rapport de l’association Notre Affaire à Tous a étudié l’empreinte carbone de 25 multinationales françaises, mais surtout les moyens qu’elles mettent en œuvre, ou pas, pour empêcher l’emballement de la crise climatique.
Les majors du BTP ne sont pas assez engagés contre les changements climatiques
L’association « Notre affaire à tous » a publié le 2 mars dernier un rapport général nommé « Benchmark de le vigilance climatique des multinationales ».
Devoir de vigilance : Les multinationales françaises n’en font pas assez
Une étude de Notre affaire à tous assure que vingt-cinq multinationales françaises n’en font pas assez dans le domaine du devoir de vigilance. L’étude pointe particulièrement du doigt le manque d’effort pour évaluer l’impact environnemental global de leurs activités.
Vigilance climatique : Une défaillance systémique au sein du CAC 40
Aucune des 25 multinationales scrutées par Notre affaire à tous ne se conforme à la loi sur le devoir de vigilance de mars 2017 et à la Charte de l’environnement de 2005, selon le rapport publié le 2 mars par l’association.
Vigilance climatique : 25 multinationales françaises rappelées à l’ordre
Ces sociétés ne respectent ni leurs obligations en matière de transparence, ni leur devoir de se conformer à l’Accord de Paris, dénonce une étude de l’ONG Notre affaire à tous.
Climat : Les grands groupes français ne sont pas assez transparents
Dans un rapport publié lundi, l’association Notre Affaire à tous, qui a déjà assigné Total en justice en janvier, juge que la loi sur le devoir de vigilance reste « complètement inobservée ».
Environnement : les multinationales françaises hors la loi
Elles ont un bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français et n’appliquent pas la loi sur le devoir de vigilance. 25 multinationales françaises sont mises en demeure par l’ONG Notre affaire à tous (Naat) afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.
Contre la crise climatique, les grandes entreprises françaises ne font rien
Dans une étude publiée lundi 2 mars, l’ONG Notre Affaire à tous constate que l’écrasante majorité de 25 grandes entreprises françaises n’a pris aucune mesure pour limiter les conséquences de son activité sur le climat.
Une ONG épingle 25 multinationales françaises pour leur inaction climatique
Les entreprises françaises sont tenues par la loi de prendre part à la lutte contre le changement climatique. Mais selon une étude publiée lundi par l’ONG Notre Affaire à Tous portant sur 25 multinationales françaises, c’est loin d’être le cas.
25 multinationales interpellées pour manque de « vigilance climatique »
L’ONG « Notre affaire à tous », qui a attaqué Total en justice pour inaction climatique, dévoile un classement de 25 multinationales qui selon elle ne respectent pas la loi sur le devoir de vigilance.
Vigilance climatique : 25 multinationales françaises hors la loi selon Notre Affaire à Tous
L’association à l’origine du contentieux contre Total dénonce 24 autres multinationales françaises, qui ne respecteraient pas la loi sur le devoir de vigilance. Aucune d’entre elles n’aurait adopté l’objectif des 1,5°C de l’Accord de Paris.
Climat : Les entreprises françaises manquent de vigilance
Dans un rapport, publié ce 2 mars, l’association Notre affaire à tous pointe le manque de précisions des plans de vigilance des multinationales françaises.
Les multinationales doivent en faire plus pour le climat
Les multinationales françaises ne s’engagent pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, estime mardi l’association Notre affaire à tous qui a réalisé un classement de 25 d’entre elles.
Devoir de vigilance climatique : 25 multinationales françaises épinglées
L’association Notre Affaire à Tous interpelle des entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français, afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.
Just 25 French Firm’s produce 8 Times France’s carbon Emissions : Study
Twenty-five French multinationals produce eight times the carbon dioxide emissions of the entire country of France and are failing to meet their environmental obligations under French law, according to a study released today.
Lutte contre les changements climatiques : voici les bons et les mauvais élèves au sein du CAC 40
Selon une étude comparative portant sur les stratégies de 25 entreprises cotées au CAC 40, aucun grand groupe français n’est en conformité avec la loi et la vigilance climatique.
Environnement : Vingt-cinq multinationales françaises épinglées par « Notre Affaire à Tous » sur leur devoir de vigilance
Depuis 2017, les grandes entreprises françaises doivent publier et mettre en œuvre un plan de vigilance pour prévenir les atteintes graves à l’environnement. L’ONG Notre Affaire à tous s’est penchée sur les copies de 25 multinationales françaises.
L’association Notre Affaire à Tous appelle les multinationales françaises à en faire plus pour le climat
Notre affaire à tous a voulu « évaluer la transparence et la suffisance des engagements des entreprises soumises à la loi relative au devoir de vigilance en matière climatique ».
Ce lundi 2 mars, Notre Affaire à Tous publie une étude juridique comparative sans précédent de la vigilance climatique de 25 multinationales françaises. Résultat : aucune entreprise ne se conforme véritablement aux obligations découlant de la loi et de la Constitution. L’association, qui a déjà assigné la pollueuse Total en justice1, interpelle désormais ces 25 entreprises au bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français afin qu’elles s’engagent à protéger le climat.
Face à l’inaction de l’Etat en matière de régulation climatique des multinationales, l’association Notre Affaire à Tous s’appuie sur le devoir de vigilance pour contraindre les plus gros pollueurs français comme Total à lutter contre le réchauffement climatique. Cette loi pionnière oblige les multinationales à publier et à mettre en oeuvre un plan de vigilance afin de prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement.
En matière climatique, la loi vigilance demeure encore complètement inobservée : l’étude juridique universitaire élaborée pour l’association2 démontre les nombreuses défaillances de plus de 25 multinationales issues de secteurs très carbonés (énergie, finance, industrie, transports, construction, agro-alimentaire3). Aucune entreprise n’a obtenu 100% des points, alors qu’il s’agit de la seule note permettant de s’assurer de la légalité. Les notes décernées sont du reste très faibles : 20 entreprises sur 25 n’ont pas obtenu une note supérieure à la moyenne.4
S’agissant plus spécifiquement de la transparence, les entreprises ne dévoilent pas encore correctement leurs GES directs et indirects, malgré les différentes obligations en vigueur. Selon les informations publiées par les entreprises elles-mêmes, l’empreinte carbone cumulée des multinationales évaluées s’élève à 1.517 millions de tonnes (Mt) de CO2e. En prenant notamment en compte certaines contre-expertises, cette empreinte carbone totale dépasserait 3549 Mt CO2e5. Cela représente huit fois les émissions territoriales françaises (445 Mt CO2e) !
Les entreprises ne saisissent pas non plus encore l’ampleur de leur responsabilité : les sociétés mères de grands groupes transnationaux ne mettent pas toutes les mesures en oeuvre afin de faire baisser les émissions directes et indirectes de leurs filiales et de leurs chaînes de sous-traitance. Il s’agit pourtant du coeur de la loi vigilance.
Les gaz à effet de serre auxquels ces entreprises sont liées contribuent dangereusement au dépassement de l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris. Le GIEC a confirmé en 2018 les risques d’atteintes graves et irréversibles aux droits humains et à l’environnement qui surviendront au delà d’un tel réchauffement. Malgré cela, aucune entreprise ne s’est fixée un tel objectif de limitation de la température.
En somme, toutes les entreprises analysées font face à des risques de non-conformité. Pour y remédier, elles doivent, comme indiqué dans les courriers d’interpellation qui leur ont été adressés :
dévoiler intégralement les émissions directes & indirectes du groupe
reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité
adopter une stratégie et des objectifs chiffrés en lien avec l’objectif 1,5°C
mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de GES
intégrer les informations climatiques pertinentes aux plans de vigilance
et enfin, appeler les pouvoirs publics à changer les règles du jeu économique si les entreprises ne parviennent pas à s’autoréguler.
Pour Paul Mougeolle, auteur principal et coordinateur de l’étude pour Notre Affaire à Tous : “alors que les multinationales s’apprêtent à publier leurs nouveaux plans de vigilance, nous avons démontré leurs manquements de l’année passée. Les entreprises doivent décarboner entièrement leur modèle économique le plus rapidement possible et indiquer précisément et sincèrement les voies et défis pour y parvenir. Si elles ne le font pas, elles pourraient être attaquées en justice, tout comme Total.”
1 Cette étude fait suite à l’action en justice climatique intentée le 28 janvier 2020 contre Total par Notre Affaire à Tous avec 4 autres associations et 15 collectivités, basée sur la même loi et les mêmes obligations.
2 L’étude a été financée par le projet universitaire En-communs. La méthodologie ainsi que la partie sur le secteur financier sont en cours de publications par l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne (IRJS) dans l’ouvrage suivant : Finance Durable Et Droit : Perspectives Comparées, Actes Du Colloque Du 22 Octobre 2019 sous la direction scientifique de Hugues BOUTHINON-DUMAS, Bénédicte FRANÇOIS et Anne-Catherine MULLER,2019.
3 Air Liquide, Total, Natixis, EDF, Auchan, Bouygues, Vinci, Eiffage, Engie, Crédit Agricole, Aéroports de Paris, Société Générale, Véolia, Suez, Axa, Airbus, Carrefour, Renault, Air France, BNP, Arcelormittal, PSA, Michelin, Danone et Schneider Electric.
4 20 entreprises sur les 25 analysées (soit 80%) obtiennent une note inférieure à la moyenne : Air Liquide, Total, Natixis, EDF, Auchan, Bouygues, Vinci, Eiffage, Engie, Crédit Agricole, Aéroports de Paris, Société Générale, Véolia, Suez, Axa, Airbus, Carrefour, Renault, Air France, BNP. Les seules entreprises à avoir obtenu une note supérieure à la moyenne sont Arcelormittal, PSA, Michelin, Danone et Schneider Electric. Un courrier a été envoyé par ailleurs à FNAC-Darty suite à une évaluation de l’entreprise.
Les villes françaises face au changement climatique ? Les impacts du dérèglement du climat sont visibles partout. Et les milieux urbains n’y échappent pas. Quelles sont les conséquences du changement climatique sur les modes de vie des citadin-es français-es ? Canicules et îlots de chaleur, pics de pollutions, surdensification, atteintes à la santé publique et aux conditions de travail, précarité énergétique… Autant de signaux révélateurs de fortes inégalités au sein des villes françaises.
Ce 8e numéro de #IMPACTS, la revue de presse des inégalités climatiques s’inspire de l’enquête “Vivre les fournaises urbaines” sur les vécus climatiques dans 5 villes du sud de la France réalisée par Guillaume Faburel de l’Université Lyon 2, durant l’été 2019. Cette enquête montre notamment un sentiment d’injustice face aux impacts du changement climatique. A l’heure où les prévisions estiment à 70% la part de la population urbaine mondiale en 2050 et où l’Agence Européenne de l’Environnement vient de publier une série de cartographies sur les impacts auxquels devront faire face les européen-nes d’ici 2100, il est indispensable de préparer les villes à des changements d’ampleur inégalée.
Pour combattre les inégalités, sociales et climatiques, il nous faut les connaître. C’est le sens de cette revue de presse élaborée par les bénévoles de Notre Affaire à Tous, qui revient chaque mois sur les #IMPACTS différenciés du changement climatique, sur nos vies, nos droits et ceux de la nature.
L’été 2019 en France a été le théâtre de deux fortes vagues de chaleur. Elles ont touché les milieux urbains de plein fouet. Les personnes touchées par la précarité énergétique et le mal logement étaient malheureusement aux premières loges de ces phénomènes. Selon la loi Grenelle II, un ménage est en état de précarité énergétique s’il consacre plus de 8% de ses revenus à ses dépenses d’énergie. En France, près de 7 millions de personnes souffrent de ce phénomène et les moins aisées sont les plus touchées. L’ADEME estime que 70% des personnes en situation de précarité énergétique appartiennent aux 25% de ménages les plus modestes et 65% vivent en ville. Les urbains seraient donc fortement touchés par cette précarité. Pour la Fondation Abbé Pierre, ce phénomène est une illustration des inégalités et un facteur aggravant de la pauvreté.
La précarité énergétique est souvent associée à la difficulté de se chauffer l’hiver. L’article de Mediapart “Voyage au coeur de la précarité énergétique dans le 93” montre que dépenser “tout son argent en factures d’électricité, grelotter dans son lit, avoir des températures plus basses à l’intérieur que dehors” sont autant de problèmes auxquels font face ces “victimes invisibles” des logements inadaptés au changement climatique.
Cependant les fortes chaleurs d’été touchent tout autant les habitant-es des “passoires thermiques”. Et dans le contexte du réchauffement climatique, les périodes des canicules sont amenées à se multiplier. Les impacts sanitaires liés au changement climatique sont notamment flagrants en milieu urbain. En effet, parmi les décès attribués à la canicule de 2003, à Paris “41% vivaient dans une pièce unique et 36% dans des chambres de bonnes”. Et, le milieu urbain engendre souvent plus d’isolement, notamment chez les retraités. Par opposition aux villages où le lien social est très marqué, les urbains habitant seuls sont plus en proie à l’isolement et risquent plus d’être oubliés en cas de problème de santé, notamment en période de canicule.
Et le constat est encore pire pour les personnes sans domicile fixe pour qui l’accès à l’eau devient un véritable casse tête en période de chaleurs extrêmes. Des associations, comme le Samu social organisent d’ailleurs des distributions de bouteilles d’eau dans de nombreuses villes. L’été serait plus meurtrier que l’hiver pour les sans-abris, d’après France Info.
Face à ces constats alarmants, l’isolation des passoires thermiques est une solution. En plus d’améliorer le bien-être et la santé des habitants, cela permettrait de faire baisser leur facture énergétique. Des bienfaits pour le portefeuille et le climat ! En effet, accélérer la rénovation des passoires énergétiques est un enjeu crucial pour le climat. Pour l’architecte Philippe Rahm “pour lutter contre le réchauffement climatique, changez vos fenêtres” : il explique que cela permettrait de réduire les émissions de CO2 de 15%. Si l’on va plus loin, isoler thermiquement les murs et le toit d’une épaisseur de laine de 25cm permettrait de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 32,4 %.
Les villes sont en première ligne des effets du changement climatique : elles sont les plus touchées par les fortes chaleurs, notamment liées à la pollution de l’air, à la densité de l’habitat, au manque d’espaces verts et à la minéralisation des sols, le tout dans un contexte de grignotage urbain. On parle d’îlot de chaleur urbain, parce qu’il existe de forts écarts de températures entre la ville et son environnement périphérique moins urbanisé. Pour lutter contre ce phénomène les espaces verts sont vitaux !
Pour une majorité d’habitant-es ayant répondu à l’enquête “Vivre les fournaises urbaines” de l’Université Lyon 2, il existe deux causes principales aux ressentis de fournaises et d’injustices : les dynamiques métropolitaines d’urbanisation, qui passent par une densification à outrance, ainsi que l’hyper concentration des bâtiments et des populations. Et ces dynamiques s’accompagnent souvent d’une disparition remarquée d’espaces de respiration et de décompression : les friches, les espaces verts, les franges non-construites des villes. Pour un étudiant habitant dans les quartiers Nord de Marseille par exemple, “une ville par définition c’est très minéral. Alors ça ne donne pas beaucoup d’espaces de repos, à part des parcs, un peu chez soi. Je pense que c’est bien pour un moment de sa vie mais on n’est pas fait pour vivre en ville entouré de béton”. La deuxième cause réside plutôt dans l’inaction des institutions et des politiques publiques sur les enjeux climatiques urbains.
Une chronique publiée sur le site des Nations Unies fait état des bienfaits apportés par les espaces verts aux villes mais aussi des inégalités qui découlent de leur répartition. Les espaces verts sont des “îlots de fraîcheur” et des refuges en cas de forte chaleur. Ils contribuent aussi à l’amélioration de la qualité de l’air et sont donc nécessaires à la bonne santé des citadins. Cependant, les études montrent que les populations les plus défavorisées en milieu urbain vivent dans des quartiers où les espaces verts sont rares ou peu accueillants et insécurisés. Un article publié dans Sciences et Avenir fait le même constat : les personnes les plus touchées par le réchauffement climatique sont souvent des personnes âgées, habitant dans des quartiers populaires disposant de peu d’espaces verts.
Le changement climatique a déjà des impacts importants sur notre santé et en particulier dans les villes. Les deux épisodes de canicule de l’été 2019 ont fait 1435 victimes en France, touchant particulièrement les enfants de moins de 4 ans et les personnes de plus de 65 ans. Les principales causes de décès sont la déshydratation, et l’aggravation des maladies existantes. L’isolement, l’ébriété, la grossesse, le mal logement et le travail en extérieur sont des facteurs aggravants. Mais les impacts du changement climatique sur notre santé ne se limitent pas aux canicules. La multiplication des épisodes de précipitations extrêmes gagnent aussi en intensité. L’urbanisation et l’imperméabilisation des sols jouent un rôle majeur dans l’exposition aux risques d’inondations et de crues qui peuvent entraîner des montées des eaux très rapides notamment en milieu urbain. Les inondations ont fait 13 morts dans le sud-est à l’automne 2019 et ont emporté 11 personnes dans l’Aude un an plus tôt. Conséquence ? De nombreuses victimes ont développé un « stress post-traumatique ».
L’augmentation moyenne des températures a aussi des conséquences sur les allergies. C’est le cas pour les pollens qui touchent près de deux fois plus d’adultes qu’il y a vingt ans (près de 20% des adultes sont allergiques). Cela s’explique par le fait que la saison pollinique des graminées est de plus en plus longue à cause de l’augmentation des températures (par exemple 4,5% par an à Nice depuis 1989). Les allergies aux acariens devraient elles aussi augmenter. En effet, les moisissures prolifèrent avec la chaleur. La densité des acariens est d’ailleurs plus forte en ville, là où la température moyenne est la plus élevée. La chaleur a aussi permis l’arrivée et le développement du moustique tigre, porteur du virus tropical Zika qui a su s’adapter au milieu urbain en colonisant une multitude de récipients et d’éléments d’origine anthropique retenant ou stockant l’eau (fût, bidon etc.).
Enfin, les températures élevées favorisent la production de polluants atmosphériques tels que l’ozone. La pollution de l’air dont souffrent les habitant-es des métropoles comme Lille, Paris ou Lyon a des effets de nature respiratoire : symptômes irritatifs, asthme, mais aussi de nature cardio-vasculaire comme les infarctus. Les plus menacé-es par la pollution de l’air sont les personnes âgées, les nourrissons et les jeunes enfants.
Peut-on continuer à travailler lorsque des vagues de chaleur s’installent ? Les salarié-es du bâtiment et travaux publics sont parmi les plus menacé-es. Durant l’été 2019, dans la Drôme et l’Ardèche, les ouvriers ont dû adapter leurs journées de travail. Avec “les pieds dans le goudron et la tête au soleil” dans des températures extérieures oscillant entre 37°C et 41°C, les conditions de travail devenaient rapidement insoutenables.
Mais que dit notre droit ? Le Code du travail prévoit que l’employeur doit “assurer la sécurité” et “protéger la santé” de ses salarié-es. L’employeur est ainsi tenu de prendre des mesures “pour tenir compte du changement des circonstances”, notamment en cas de forte chaleur. En revanche, le Code du travail ne précise pas de température au-dessus de laquelle les salarié-es peuvent cesser le travail. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) donne obligation à l’employeur d’adapter le travail lorsque les températures dépassent 33°C. Cette mesure se traduit souvent, pour les ouvriers du BTP, par le début des journées de travail aux heures les moins chaudes de la journée, comme le matin très tôt. De plus, l’employeur peut aussi changer la nature des activités à réaliser si celles-ci sont trop physiques. Un local de repos adapté aux fortes chaleurs doit être mis à disposition des employé-es, ainsi que 3 litres d’eau par jour. De plus, la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) prévoit l’évacuation des locaux de travail lorsque la température dépasse 34°C.
Pour anticiper les effets des périodes de fortes chaleur sur les conditions de travail, l’ANSES préconise notamment de sensibiliser les travailleurs aux effets du changement climatique sur la santé, mais aussi d’intégrer le changement climatique dans les démarches d’évaluation et de prévention des risques professionnels. Enfin, les élèves peuvent aussi être victimes des fortes chaleurs dans leurs écoles. L’épisode de canicule de la fin juin 2019 s’est déclaré au moment des épreuves du bac et du brevet. Le Brevet a d’ailleurs été reporté de quelques jours. Une meilleure isolation thermique des bâtiments scolaires serait une solution pour faire face aux conséquences du dérèglement climatique.
Outre les chaleurs, certaines villes françaises sont également menacées de disparaître dans quelques décennies à cause de l’élévation du niveau de la mer. Les prévisions actuelles du GIEC montre d’ailleurs que la côte rochelaise, dont la ville de La Rochelle, est gravement menacée par ce phénomène.
Ce 18 février 2020, 14 associations déposent, aux côtés de Notre Affaire à Tous, un recours demandant l’annulation du document d’urbanisme définissant l’aménagement du territoire de Roissy Pays de France. Le Schéma de Cohérence territoriale (SCoT) de Roissy Pays de France, vise à organiser l’aménagement du territoire de la communauté d’agglomérations et constitue une chance pour orienter les politiques locales d’urbanisme sur un territoire vaste et saturé couvrant notamment le triangle de Gonesse et l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Or ce document d’urbanisme pose comme acquis deux projets imposés et polluants : Europacity et le Terminal 4, extension de l’aéroport de Roissy CDG.
Alors que le projet Europacity, supposant l’artificialisation de 300 hectares de terres agricoles pour construire un méga-complexe commercial, a été abandonné à l’issue du Conseil de défense écologique du 7 novembre 2019, le nouveau SCOT cite à de nombreuses reprises le projet, en vantant son apport en termes d’emplois créés et de fréquentation du territoire.
D’autre part le projet de construction d’un Terminal 4 sur l’aéroport de Roissy, prévoyant 40 millions de passagers en plus par an (l’équivalent du trafic de l’aéroport d’Orly), et l’émission annuelle de 15 millions de tonnes d’équivalent CO2, n’est pas encore acté. Malgré le fait que le groupe ADP parle du projet au présent, celui-ci n’a pas encore fait l’objet d’une étude d’impact ou d’une enquête publique. Or, le SCOT évoque le projet à de nombreuses reprises comme s’il était acté, soulignant ses apports en termes de tourisme, d’emplois ou de développement du territoire.
Ce document d’urbanisme pose Europacity et le Terminal 4 comme des projets acquis, et ne prend pas en compte leurs effets négatifs : artificialisation des terres, émissions de CO2 trafic routier…
Le document d’urbanisme fait donc abstraction de la participation ainsi que de l’information du public, en prenant en compte ces projets. De plus, le rôle d’un tel document est d’évaluer les effets de l’aménagement sur le territoire, ainsi que sur ses capacités d’évolution et donc sa résilience. Or, en évoquant ces projets, le SCoT ignore manifestement les effets négatifs de ceux ci, ne prenant en compte ni l’augmentation du trafic routier, ni les augmentations de gaz à effet de serre induits, ni celle des particules fines, ni l’augmentation des nuisances aériennes, ni l’artificialisation dangereuse des terres.
Audrey Boehly, collectif Non au T4 : “Il est inacceptable qu’un document d’urbanisme valide à priori un projet comme le Terminal 4, dont l’enquête publique n’a pas encore eu lieu, et dont l’impact sur le climat et sur la santé des franciliens serait catastrophique.”
Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse : “La publicité sur la Charte agricole du Grand Roissy, n’efface pas la réalité : le territoire de l’agglomération Roissy Pays de France est le premier destructeur en Ile de France des terres agricoles, plus du double de la moyenne régionale. Malgré l’abandon d’EuropaCity, le SCOT Roissy Pays de France refuse d’imaginer l’avenir agricole et alimentaire du Triangle de Gonesse. “
Chloé Gerbier, association Notre Affaire à Tous : “Les documents d’urbanisme, sont les outils d’aménagement de la puissance publique. En actant un projet comme le Terminal 4, en parallèle de la stratégie bas carbone, les pouvoirs publics montrent une nouvelle fois l’incohérence de leurs politiques.”
Maxime Colin, FNE Ile-de-France : “Loin d’entamer une transition vers un urbanisme sobre, résilient et adapté au changement climatique, le SCOT de Roissy Pays de France engage plus encore l’Ile-de-France dans l’artificialisation des sols et l’aliénation du territoire aux méga-infrastructures ainsi qu’aux nuisances aériennes.”
Françoise Brochot, ADVOCNAR : “La protection de la santé et du cadre de vie des populations doit être une priorité, ainsi que la réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Le SCoT Roissy Pays de France, actant le projet du Terminal 4 à Roissy CdG, ne répond pas à ces objectifs et doit être annulé.”
SOS Vallée de Montmorency : “Au nom de ses adhérents et de la défense du climat, l’association refuse toute augmentation des nuisances subies par les habitants de la Vallée et réclame un plafonnement des mouvements à Roissy CDG à 500.000/an.”
Jean Marc Buteux, association DIRAP : “Le projet de Terminal 4 est inacceptable et les moyens permettant de limiter les mouvements à 500 000/an doivent être mis en oeuvre.”
Robert Spizzichino, CARMA : “Ce SCOT d’un autre temps tourne le dos à tous les projets réellement bénéfiques pour le territoire. Il faut espérer que les prochaines élections municipales permettront de repartir d’un bon pied.”
Après des partenariats avec associations et journalistes, Notre Affaire à Tous s’associe au monde universitaire pour souligner l’urgence à agir face au dérèglement climatique. L’enquête “Vivre les fournaises urbaines”, réalisée avec le géographe Guillaume Faburel (Université Lyon 2), trois doctorant.e.s et des étudiantes en sciences sociales, est le fruit de notre alliance unique et essentielle pour penser de nouveaux milieux et territoires de vie plus écologiques.
Pour étudier la question essentielle des vécus climatiques et des engagements écologiques dans cinq métropoles et villes moyennes du sud de la France, un géographe, des doctorants et des étudiantes ont réalisé 130 entretiens qualitatifs durant l’été 2019. Cette enquête souligne la volonté des habitant.e.s de se mobiliser aujourd’hui pour réclamer la justice et pour que chacun paie la juste part face aux causes et effets inégaux du changement climatique.
Des chiffres forts soulignent cette demande de justice : 70% des enquêté.e.s expliquent observer des évolutions du climat au quotidien dans les villes concernées et 56% des personnes interrogées affirment que le changement climatique a des effets concrets sur les modes de vie quotidiens.
Pour Clothilde Baudouin de Notre Affaire à Tous: “En 2019, nous avons été témoin d’une mobilisation sans précédent pour la protection du vivant. Nous avons voulu montrer que la lutte contre le changement climatique est aussi et surtout une lutte pour la justice sociale : 88% des habitant-es sont conscients que l’inaction est injuste et que les inégalités climatiques sont réelles. Nous sommes convaincu-es que la réalité des ces inégalités a un potentiel de mobilisation fort : l’enquête permet de mettre en lumière l’urgence climatique, qui porte dès maintenant atteinte aux conditions de vie”.
Pour Guillaume Faburel, professeur de géographie à l’Université Lyon 2 et coordinateur de l’enquête : “Ce travail confirme plusieurs grandes tendances : le rôle croissant des ressentis climatiques dans la prise de conscience écologique, l’impact jugé négatif des politiques urbaines de densification des grandes villes et le besoin de transformation radicale des sociétés actuelles, la défiance non moins croissante à l’endroit des acteurs économiques (et politiques) et dès lors les souhaits et engagements individuels, par l’autolimitation voire la déconsommation. N’aurions-nous pas là une décroissance en germe, motivée par des enjeux de justice sociale et écologique ?”
Pour les doctorant-e-s Loriane Ferreira (Université Lyon 2, UMR Triangle), Karl Berthelot (EHESS) et Fabian Lévêque (Université Lyon 2, UMR Triangle) : “Ce qui nous a le plus frappé dans cette enquête, c’est que la plupart des habitant-e-s ne sont pas dupes du discours ambiant que l’adaptation généralisée aux gestes écologiques individuels du quotidien, comme trier ses déchets ou changer sa manière de se déplacer, aura un quelconque impact significatifpour lutter contre le changement climatique. Elles et ils ont été nombreux-euses à demander un changement urgent de trajectoire civilisationnelle, nécessaire pour repenser l’organisation sociale, politique et économique de nos sociétés.”
Pour Mathilde Girault (Post-doctorante, UMR Triangle) : “Les résultats de cette enquête m’ont étonnée car ils donnent à voir le couplage qu’opèrent les habitant·e·s entre une réflexivité écologique sur leurs pratiques quotidiennes et une lecture structurelle des responsabilités du changement climatique – qui relèveraient de la soumission des orientations politiques à un modèle économique (capitalisme, touristification…). Loin de se dégager des enjeux écologiques ou de privilégier une stratégie des “petits gestes”, les habitant·e·s construisent une critique sociale existentielle.
L’année 2019 a été celle du réveil climatique. Pour venir appuyer les nombreuses mobilisations qui se sont développées pour la justice sociale et écologique, et ainsi protéger le vivant, Notre Affaire à Tous a voulu créer un consortium entre sphères universitaire et associative. Car c’est en rassemblant nos expertises que nous sommes plus forts et entendus par celles et ceux que nous voulons voir agir. L’enquête « Vivre les fournaises urbaines » est le fruit d’une alliance unique et essentielle entre Notre Affaire à Tous et l’Université Lyon 2 et l’UMR Triangle pour penser de nouveaux milieux et territoires de vie plus écologiques.
En juin et juillet 2019, le géographe Guillaume Faburel, trois doctorant.e.s (Fabian Lévêque, Karl Berthelot, Loriane Ferreira), une post-doctorante (Mathilde Girault) et huit étudiantes ont mis à profit leurs expertises pour étudier la question primordiale des vécus climatiques et des engagements écologiques de 130 habitant.e.s de cinq métropoles et villes moyennes du sud de la France. Les habitant.e.s se mobilisent aujourd’hui pour réclamer la justice et pour que chacun paie la juste part face aux causes et effets inégaux du changement climatique.
Montpellier, Marseille, Toulouse, Narbonne, Nîmes… Autant de villes méridionales dans lesquelles les habitant.e.s s’activent, se rencontrent, ressentent et agissent pour construire une société dans laquelle de réelles actions protègent l’environnement. L’enquête souligne une fois de plus l’urgence à agir et vient soutenir les mobilisations citoyennes qui ont eu lieu en France et dans le monde en 2019. Des chiffres forts soulignent d’ailleurs cette urgence : 70% des enquêté.e.s expliquent observer des évolutions du climat au quotidien dans les villes concernées, 56% des personnes interrogées affirment que le changement climatique a des effets concrets sur les modes de vie quotidiens. La sensation de vivre dans une fournaise urbaine est omniprésente et suscite divers sentiments : suffocation, asphyxie, impuissance, face à des villes grossissantes dans lesquelles se côtoient hyperconcentration du bâti, imperméabilisation des sols, pratiques de surconsommation, accélération des flux et affluences touristiques.
A l’impuissance s’ajoute le sentiment d’injustice. Parce que les premières victimes sont celles qui ont déjà peu de voix dans la décision publique : ce sont les plus précaires, les plus fragiles, qui subissent en premier les impacts du changement climatique, souvent sans faire la une des journaux. Et le constat est flagrant : pour 88% des habitant.e.s interrogé.e.s, les inégalités climatiques et environnementales sont réelles : ce sont les personnes âgées, les milieux populaires, les jeunes et futures générations qui vont voir ou voient déjà leurs milieux et qualité de vie se dégrader (précarité énergétique, santé de personnes vulnérables…). Ces inégalités concernent aussi l’accès à l’information et aux possibilités d’interpellation des élu.e.s.
Ces sentiments d’impuissance et d’injustice donnent lieu à de la colère et à de nouvelles formes d’engagement, plus personnels et ordinaires, souvent en constellations. Face à la densification urbaine, face à des projets qui ne prennent en compte ni les attentes ni les besoins des citoyen.ne.s, le manque de confiance, les craintes voire la défiance face aux institutions nationales et locales ne cessent de grandir. En plus des “petits gestes” écologiques de plus en plus enjoints par les autorités (tri des déchets, consommation raisonnée de l’eau…), une partie des habitant.e.s interrogé.e.s construisent en fait progressivement une critique sociale et existentielle et redéfinissent sur cette base leur engagement politique.
Ces nouveaux engagements moins affiliés repolitisent les personnes via l’autonomie relative : c’est-à-dire une autolimitation des besoins et une déconsommation des pratiques afin de repenser des modes de vie polluants. L’engagement tel que conçu par un tiers des répondant-es montre la « volonté d’une transformation profonde et radicale des sociétés actuelles » et de leur développement productiviste.
Les élections municipales approchent. A l’heure où 6 français.e.s sur 10 sont déjà directement concerné.e.s par les risques climatiques, nous n’avons plus le temps d’attendre. Les citoyen.ne.s français.e.s n’ont plus confiance en les capacités d’action de leurs dirigeant.e.s, voire ne se font plus guère d’illusions sur de telles volontés. En cause, la défaillance des politiques publiques face au changement climatique, à ses impacts inégalitaires et plus largement aux crises écologiques.
Les revendications des citoyen.ne.s et des habitant.e.s de ces cinq villes du sud de la France doivent être prises en compte. Cette enquête essentielle participe à mettre en lumière la nécessité de protéger les droits fondamentaux, ceux de l’habiter digne de la terre, et le droit des humains et des non-humains à un futur viable sur la planète Terre.
Pour toute question, vous pouvez envoyer un mail à contact@notreaffaireatous.org
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