Auteur/autrice : Notre affaire à tous

  • Réforme constitutionnelle : une occasion manquée pour mettre la France à l’heure du climat

    Réforme constitutionnelle : une occasion manquée pour mettre la France à l’heure du climat

    Le gouvernement a rendu public ce jour le texte de la réforme constitutionnelle qui sera présenté aux parlementaires. Conformément à ce qui fut annoncé début mars, le climat sera bien intégré à la Constitution…. comme élément décoratif. Une occasion définitivement manquée pour doter la France des outils permettant de faire face aux enjeux du 21e siècle.

    Le 3 novembre dernier, nous lancions une campagne pour faire de la France le pays leader du climat. Notre revendication portait alors sur l’inscription du climat dans la Constitution. Oui, mais pas n’importe comment. La proposition formulée par l’exécutif se contente en effet d’énoncer que la lutte contre les changements climatiques est du domaine de la loi : une inscription dans la Constitution en trompe-l’oeil, puisqu’il s’agit de renvoyer le climat dans le domaine de la loi, au même titre que la création d’établissements publics ou que la détermination des crimes et délits, soit en trois mots : le statu quo.

    Après les alertes des scientifiques sur le climat, les quatre rapports de l’IPBES sur la biodiversité nous alertent pourtant sur l’état de notre planète : nous détruisons nos communs environnementaux, ceux qui nous permettent de respirer, de nous alimenter, en un mot, de vivre, à vitesse grand V. Inscrire le climat et les limites planétaires au fondement de notre République, c’est-à-dire en son article 1er, aurait eu un impact autrement plus important. En termes symboliques d’une part. En termes juridiques également : puisque le cadre ainsi fixé aurait permis des avancées concrètes et contraignantes, ainsi que d’accompagner le mouvement citoyen et celui des juges qui défendent le respect de nos écosystèmes et refusent les projets d’artificialisation des terres ou de pollutions extrêmes.

    Pour Marie Toussaint, Présidente de Notre affaire à tous : “Les désastres environnementaux apparaissent, des villes françaises disparaissent déjà sous les eaux et les plus précaires sont les premières victimes de la dégradation environnementale. Au gouvernement qui semble envisager la modernité comme reposant sur le numérique et l’intelligence artificielle, nous répondons que l’enjeu de notre siècle est simplement notre droit à la vie dans un environnement protégé”.

    Notre affaire à tous poursuivra son action pour mettre la Constitution à l’heure du climat, à travers la mobilisation du grand public et du plaidoyer auprès des parlementaires.

    Communiqué de Presse du 04 Avril 2018

  • EPR de Flamanville : Nous sommes condamné-es pour avoir combattu l’ancien monde !

    EPR de Flamanville : Nous sommes condamné-es pour avoir combattu l’ancien monde !

    Nous venons d’apprendre le rejet par le Conseil d’Etat de notre requête portant sur l’EPR de Flamanville, et notre condamnation, avec le CRILAN, à payer 4 000 euros de frais de dossier.

    Mai 2017, la toute jeune association Notre affaire à tous et le Comité de réflexion information et de lutte anti-nucléaire (CRILAN) demandaient l’annulation du décret n° 2017-379 du 23 mars 2017 modifiant le décret n° 2007-534 du 10 avril 2007 autorisant la création de l’installation nucléaire de type EPR sur le site de Flamanville.

    Le Premier ministre avait alors, sur la demande de la société EDF et après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), rallongé le délai initial de construction fixé à 10 ans de trois années supplémentaires !
     Ceci, malgré les anomalies et défauts de fabrication repérés sur le couvercle de la cuve de Flamanville, après d’autres scandales industriels (des « piliers de béton percés comme du gruyère », la mort de deux ouvriers sur le chantier en 2011, une affaire de travail au noir pour 460 ouvriers…), et malgré des coûts ayant explosé à au moins 10,5 milliards d’euros estimés fin 2017, contre 3,3 milliards annoncés en 2005.
    Nous avions contesté cette décision en raison des modifications substantielles apportées au projet qui auraient selon nous dus être soumis de nouveau à l’avis du public, et puisque les techniques régissant la construction de l’EPR de Flamanville n’étaient plus les meilleures disponibles.
    Or, le Conseil d’Etat a rejeté notre requête, en assortissant sa décision d’une amende de 2 000 euros pour chacune de nos deux associations (frais de dossier) -une amende directe, qui s’ajoute au financement incroyable par les contribuables de cette installation nucléaire désastreuse !
    Comment est-il possible qu’une cuve mal conçue ait pu être intégrée au réacteur en toute connaissance de cause ? Comment est-il possible qu’une fois ces malfaçons reconnues publiquement, l’Etat ne réalise toujours pas l’importance de consulter les citoyens sur ce projet d’un autre âge ?

    Alors que nous nous battons pour intégrer climat, communs et limites planétaires dans notre texte fondamental, cette décision révèle l’attachement de certains, lobbys en premier lieu, à l’ancien monde dont la toute-croyance en la technique et l’infinitude des ressources nous met en danger. Le nouveau monde, c’est la transition, les énergies renouvelables, dans le respect de la Nature et de la vie humaine -avec la pleine participation des citoyen-nes aux choix qui les concernent (à triple titre : le choix énergétique, le choix de l’allocation de leurs impôts, le choix de l’exposition au danger notamment nucléaire).

    Nous sommes aujourd’hui condamné-es, pour avoir contesté une décision du passé plutôt que l’intérêt général : une décision profondément injuste.
  • Chroniques d’un chemin vers la protection juridique de l’environnement : L’affaire URGENDA et la consécration du « duty of care » des États

    « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande ; Elle consiste à empêcher que le monde se défasse »

    Albert Camus

    Ceci est l’histoire d’une association néerlandaise, URGENDA, association qui milite pour la protection du climat et prône une transition vers une société plus responsable. Accompagnée de 886 habitant.e.s, tou.te.s poussé.e.s par le désir de proclamer leur droit à des meilleures conditions de vie ainsi que celui de faire reconnaitre le devoir de leur État face à la protection de l’environnement, une plainte est déposée contre l’État néerlandais, lui qui est alors accusé de ne pas respecter ses engagements internationaux et nationaux pour un développement plus durable.

    Après une longue étude du dossier, un appel d’experts et une médiatisation conséquente du cas qui furent  à la hauteur des enjeux en question, les juges ont finalement rendu leur décision en juin 2015. Loin d’être le premier groupe qui tente de présenter une plainte contre l’administration étatique, cette affaire se présente malgré tout comme assez essentielle et unique.

    En effet, le tribunal du district de la Haye n’a pas hésité à condamner l’Etat néerlandais et les juges sont d’ailleurs fermes et clairs sur le devoir qui repose sur lui. Il se doit ainsi de protéger l’environnement, de mettre en place des politiques visant à une amélioration des conditions climatiques et il se doit, sans pouvoir invoquer le principe de réciprocité – principe selon lequel les engagements internationaux ne sont accomplis effectivement par un Etat que si les autres pays signataires de la même convention l’appliquent aussi – de tenir à ses engagements internationaux.

    En l’espèce il était plus précisément question de la réduction de l’émission des gaz à effet de serre (GES). Les Pays-Bas avaient posé une diminution de ces gaz d’ici 2020 à hauteur de 17% alors que les traités internationaux qu’il ont souscrits exigeaient un minimum de 40%.

    Toute la question était donc là. Est-ce que URGENDA pouvait vraiment s’opposer à l’Etat pour ces raisons et exiger de ce dernier d’augmenter ses engagements ? Est-ce que l’Etat avait un réel devoir face aux affirmations de l’association ? Et surtout, sur quel fondement pourrait-on finalement affirmer que l’Etat néerlandais est effectivement « coupable » et le sanctionner ?

    Loin de vouloir faire ici une étude considérant la décision rendue, cette affaire ne peut qu’inspirer. Rappelons-le, le rapport onusien intitulé « Notre avenir à tous » en 1987 définissait déjà à l’époque la notion de développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

    Mais, pouvons-nous affirmer que cette idée du « développement durable » est le modèle qui prime dans nos sociétés aujourd’hui? Sommes-nous capables de dire que nos États, à l’image de tous les engagements et sommets réalisés ont, au-delà nous faire croire qu’ils veulent bien faire, effectivement mis en place des politiques qui assurent les capacités des générations à venir ? Ne serait-il pas temps de parler d’une urgence actuelle et non pas de réfléchir sans cesse ce qu’on peut faire demain, alors que la planète montre qu’on a échoué dans sa protection ?

    Peut-être qu’il serait alors temps, pour nous français, qu’on se manifeste aussi. Peut-être qu’on doit maintenant suivre ce vent qui vient d’ailleurs et qui veut que les citoyens se réveillent pour inscrire (enfin) l’environnement et sa protection dans nos mœurs, dans nos esprits et même dans nos lois. Peut-être qu’il serait vraiment l’heure de prendre conscience de la question et s’avouer que c’est notre affaire à tous.

    Retrouver l’affaire sur le site d’Urgenda

    Par Anaïs Villar, Notre Affaire à Tous Aix-Marseille

  • Première victoire pour la justice climatique : le climat prêt à être intégré à la Constitution

    Première victoire pour la justice climatique : le climat prêt à être intégré à la Constitution

    Le 3 novembre dernier, nous interpellions le Président de la République afin qu’il fasse évoluer le droit français pour l’adapter à l’urgence climatique. Le JDD a révélé hier l’adoption de notre première revendication : l’inscription du climat dans la Constitution serait prévue dans la réforme qui sera présentée ce mardi, à travers la modification de l’article 34 concernant les obligations du législateur.

    Notre affaire à tous se réjouit de cette excellente nouvelle mais tempère sa portée : l’article 34 de la Constitution a pour seul but de définir les matières qui relèvent de la compétence législative (le Parlement), par opposition à la compétence réglementaire (le Gouvernement). En d’autres termes, la lutte contre le changement climatique relèverait du domaine de la loi, au même titre que le régime de la propriété, la création de catégories d’établissements publics, l’enseignement ou la libre administration des collectivités territoriales… Ce n’est donc pas la révolution annoncée par le Président de la République.

    Pour Marie Toussaint, Présidente de Notre affaire à tous, “L’inscription de la lutte contre les changements climatiques à cet article de la Constitution ne permet pas de le reconnaître comme un objectif à valeur constitutionnelle, ni même comme un droit pour les citoyens qui serait invocable devant le juge. Cette réforme pourrait néanmoins permettre à la France d’intégrer les rangs des pays pionniers, comme l’Equateur, la Bolivie ou le Mexique, ou encore la République dominicaine, la Suisse ou l’Espagne, si elle conduisait à modifier la Charte de l’environnement ou l’article 1er de la Constitution. Rappelons également que le juge a reconnu l’existence de principes généraux du droit en se fondant sur cet article”.

    Si nous nous réjouissons de cette proposition, ajoute Marie Toussaint, nous savons aussi qu’elle est, d’une part, d’une faible portée, et, d’autre part, qu’elle sera l’objet d’attaques politiques. Nous savons aussi qu’ainsi que nous l’indiquent l’ONU ou le GIEC, le climat est interdépendant de l’ensemble des écosystèmes. Pour protéger véritablement le climat, la Constitution devra non seulement imposer une obligation d’agir contre les changements climatiques, mais aussi l’obligation de préserver l’intégrité des écosystèmes et des limites planétaires.

    Un véritable défi pour notre association, qui proposera prochainement aux parlementaires une rédaction ambitieuse, mais réaliste, des changements constitutionnels attendus pour répondre à ces objectifs. Nous organisons déjà, en partenariat avec les laboratoires Iris et CERAP de l’Université Paris 13, un grand colloque à l’Assemblée nationale le jeudi 8 mars prochain, afin de mobiliser les parlementaires sur cette révolution républicaine.

  • Plan B devant les tribunaux le 20 mars prochain

    Le 20 mars prochain, Plan B, le collectif anglais pour la justice climatique, défendra son recours judiciaire devant la cour anglaise, contre le gouvernement britannique pour ne pas avoir adapté ses ambitions en termes de réduction d’émissions carbone 2050 vis-à-vis des Accords de Paris. 

    C’est une « audience de permission » (« permission hearing »), i.e. Plan B devra convaincre la cour de justice que ce recours mérite une pleine audience. Ils espéraient obtenir cette permission sur papiers (sans audience), mais ce n’est qu’une opportunité de plus pour l’association de sensibiliser l’opinion publique et les médias de la nécessité d’agir en justice pour défendre le climat!

    L’heure précise de l’audience ne sera connue que la veille, aussi l’association a décidé de se mobiliser lors d’un événement de solidarité qui aura lieu devant la Cour de Justice de 9h à 10h heure anglaise, avec plusieurs messages:

     

    « THE GOVERNMENT KNOWS ITS CLIMATE TARGET WON’T KEEP US SAFE »

    « SO WHY DOESN’T IT CHANGE IT? »

    L’objectif est clair pour PlanB : aligner les objectifs d’émissions du Royaume-Uni sur les obligations assurées dans les accords de Paris, allant bien au delà des objectifs originaux du « UK Climate Change Act » de 2008, pour permettre au réchauffement climatique de se limiter à 2°C maximum.

    En savoir plus sur Plan B : planb.earth / @PlanB_earth / @ThereIsAPlanB

    Pour les soutenir dans leur action en justice

  • Bilan financier 2017 et nos soutiens

    De nombreux projets ont jusqu’à ce jour été réalisés avec l’appui de partenaires ponctuels, ainsi que le colloque du 3 novembre dernier pour un budget supérieur à 9 000 euros ; tandis que les dons et adhésions effectués en faveur de l’association s’élevaient à 3500€, largement non utilisés autres dépenses courantes (impressions, organisation de réunion, etc).

    Un budget valorisable de près de 14 000 euros ; des dépenses directes quasi inexistantes, des économies d’environ 5 000€ pour financer l’exercice 2018 !

    En 2017, Notre affaire à tous compte 112 adhérent-es, dont 9 membres fondateurs, soit des cotisations à hauteur de 1 120 euros. Merci à toutes celles et tous ceux qui nous font confiance pour faire avancer la justice climatique !

    L’association a reçu de la part de 15 donateurs-trices 3 430 euros de dons, dont une donation mensuelle, un don de 2000€, un don de 600€ et 5 dons supérieurs ou égaux à 50 euros. Nous remercions chaleureusement ces donateurs, personnes inviduelles, qui nous permettent de continuer à mettre en oeuvre notre action !

    Nos différentes interventions-formations ont été effectuées dans leur quasi-intégralité à titre gratuit ; nous avons toutefois reçu 500€ au titre de l’une d’entre elles.

    Nous tenons également à remercier l’entreprise N.O.U.S. pour son action de mécenat à travers l’hébergement et l’appui à notre site internet ; ainsi que les graphistes Sandra Regol et Edouard Marchal.

    Le colloque organisé le 3 novembre dernier, financé en quasi-intégralité par nos partenaires les laboratoires IRIS et CERAP, la Fondation France Libertés, la Fondation pour l’écologie politique et le groupe Verts/ALE du Parlement européen a représenté un budget avoisinant les 9 000 euros.

    RAPPEL DE NOTRE MANIFESTE

    RESPONSABILITE FINANCIERE

    Enregistrée comme Association Loi 1901, l’organisation « Notre affaire à tous » a une activité à but non lucratif. Les moyens financiers sont entièrement mobilisés pour mener à bien les campagnes que nos membres jugent importantes dans un souci permanent d’optimisation des ressources pour un impact maximum.

    INDEPENDANCE FINANCIERE

    Du fait de la spécificité de notre action, nous chercherons en premier lieu des financements par les membres et supporters de notre association, en second lieu par les pouvoirs publics ou organismes promouvant l’intérêt général, afin de limiter les ingérences.

  • Colloque : La Constitution face au changement climatique

    Colloque : La Constitution face au changement climatique

    Dans le cadre de l’accord de Paris, les États se sont engagés à limiter la hausse des températures à 1,5°C. Pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire d’amorcer une réduction drastique de nos émissions de gaz a effet de serre. Cependant, celles-ci ne cessent d’augmenter !

    Face à l’urgence, les citoyen.ne.s s’efforcent de mobiliser les outils à leur disposition pour contraindre les pouvoirs publics à l’action et lutter contre les changements climatiques.

    (suite…)

  • NDDL : l’Accord de Paris nous imposait de l’annuler

    NDDL : l’Accord de Paris nous imposait de l’annuler

    Le Premier Ministre vient d’annoncer la fin de projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes. Cette décision fait suite à plusieurs dizaines d’années de mobilisation des habitant.e.s, de collectifs et d’ONGs environnementales défendant les zones humides, la biodiversité et le climat. Avec raison : chaque projet fortement émetteur de gaz à effet de serre nous éloigne de la mise en oeuvre de l’Accord de Paris, et de nos obligations climatiques.

    Les recours juridiques contre les aéroports se multiplient dans le monde et en Europe, et il leur est régulièrement donné raison : en 2017, à Dublin comme à Vienne, les juges ont souligné la contradiction profonde entre engagements climatiques, défense des droits humains et développement de l’industrie aérienne. Sur la forme toutefois, les décisions juridiques ne parviennent pas toujours à aboutir, tant notre droit favorise les libertés économiques sur la protection de l’humain et de l’environnement.

    La décision du gouvernement sur NDL est donc une décision de bon sens, contribuant à respecter l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris : la construction de NDDL aurait entraîné au moins 12% d’émission de CO2 de plus que l’agrandissement de l’aéroport de Nantes-Atlantique. C’est également un choix qui coûtera deux fois moins cher, là où les fonds manquent pour financer la transition écologique : selon l’I4CE, 25 milliards d’euros seulement sont actuellement mobilisés contre les 60 milliards d’euros par an nécessaires.

    Nous ne pouvons baisser la garde : les débats inouïs qui se sont tenus malgré l’évidence nous prouvent  que d’autres projets climaticides pourraient être développés dans les années à venir, et que les combats d’aujourd’hui, face à l’A45, le Lyon-Turin, ou EuropaCity doivent demeurer au coeur de notre lutte globale pour le climat. Notre affaire à tous alerte le gouvernement sur la nécessité de modifier profondément notre droit afin de l’adapter à l’urgence environnementale, ainsi que nous le lui avons proposé en novembre dernier. Notamment à travers l’inscription du climat, des communs et des limites planétaires dans la Constitution, afin de garantir que ce type de projets ne puissent être déployés en France.

    Nous appelons également au retour pacifique à l’état de droit sur la ZAD : selon Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous : “La résistance à NDDL fut légitime car ce projet n’aurait jamais dû exister. C’est précisément l’inadéquation de notre droit et de notre démocratie qui a mené à son déploiement, et donc à l’occupation des terres. En 2017, 312 défenseurs des droits humains et environnementaux ont été tués dans 27 pays. Après la décision de non-lieu pour Rémi Fraisse, la France ne peut contribuer à l’augmentation de ce chiffre terrifiant”.

     

    Notre affaire à tous est une association loi 1901 constituée à l’été 2015 faisant du droit un sujet autant qu’un outil de mobilisation pour protéger les communs et le vivant. Elle s’inscrit dans le paysage mondial des recours climat.

  • Un droit adapté à l’urgence climatique : conseils de lecture pour l’imagination !

    Un droit adapté à l’urgence climatique : conseils de lecture pour l’imagination !

    En ce début 2018, nous proposons deux conseils de lecture aux plus passioné-es !

    Le « consortium ETO » regroupe de nombreuses organisations non-gouvernementales européennes autour des obligations extra-territoriales des Etats. Prenant leurs sources dans le droit international existant, notamment dans le domaine des droits humains, celles-ci ont été regroupées par de nombreux juristes de multiples pays et retranscrites en doctrine au sein des Principes de Maastricht. Le consortium cherche désormais à faire émerger ces obligations des Etats de préserver, protéger et améliorer les droits humains, au maximum de leur capacité sur leur propre territoire mais également au-delà de leurs frontières. Les rencontres organisées permettent également de mettre en débat et de créer des synergies entre la défense des différents droits : humains, sociaux, culturels ou… de l’environnement, évidemment !

    ETOC Conference Europe – September 2017 – report de la dernière rencontre, qui s’est tenue les 28 et 29 septembre dernier, à Bruxelles, avec la participation de Marie Toussaint au nom d’End Ecocide on Earth et les croisements avec les recours climat.

     

    Propositions de la Fondation pour la Nature et l’Homme pour un changement constitutionnel tenant compte des limites planétaires, colloques scientifiques de plus en plus nombreux pour transformer notre droit afin qu’il tienne compte du climat : les milieux intellectuels se saisissent de ces questions et formulent des propositions. Avec un constat : ils/elles ne sont pas toujours les forces imaginatives et créatrices les plus efficaces !

    Notre affaire à tous invite donc les non-spécialistes à se saisir eux aussi de ces questions, en lien avec notre campagne pour faire vraiment faire de la France le pays leader du climat et à venir y réfléchir et les porter avec nous ! Vous retrouverez ici la brochure du projet de recherche Impulsion, mené par Mathilde Hautereau-Boutonnet, « QUEL DROIT POUR SAUVER LE CLIMAT« . De nombreuses sources de réflexion, et d’idées !

     

  • Climat : des engagements en-deçà des besoins et des obligations

    Climat : des engagements en-deçà des besoins et des obligations

    Le Sommet international qui s’est tenu ce jour à Paris devait constituer un pas de plus pour la protection du climat. Le compte n’y est pas : face aux engagements volontaires qui y ont été annoncés, Notre affaire à tous rappelle aux Etats leurs obligations d’agir urgemment et concrètement par l’action et la réglementation publiques, au risque de faire face à des actions citoyennes en justice. A fortiori en France, alors que nos cinq propositions pour la justice climatique restent lettre morte.

    Le “One Planet Summit” avait vocation à réunir de nouveaux financements pour l’adaptation au changement climatique dans le monde. Douze “Clim’acts” ont été annoncés, de l’action concrète sur les voitures aux engagements financiers.

    Notre affaire à tous rappelle que la trajectoire actuellement empruntée nous emmène droit vers un réchauffement de 3,5°C, soit supérieur à l’Accord de Paris pourtant ratifié il y a déjà deux ans. Le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement le rappelait dans son rapport annuel The Emissions Gap Report 2017 : l’écart est “catastrophique” entre les promesses des Etats et les engagements actuels. Il rappelait l’existence d’un outil efficace et rapidement mobilisable pour le climat : la fin de l’exploitation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par la fin des investissements et des subventions directes et indirectes à ces énergies sales. Un outil que les Etats ont obligation d’utiliser, par la voie légale et contraignante, au regard de leurs engagements internationaux et de leurs responsabilités légales dans la protection des populations.

    A l’issue du Sommet, la déception est donc de trois ordres :

    Un manque d’ambition : Alors que le Président de la République reconnaît que « nous sommes en train de perdre la bataille climatique », les sommes concernées par les engagements sont encore trop basses. Ainsi par exemple que l’engagement de plusieurs Etats (Norvège, Qatar, Koweit…) de rendre 5% seulement de leurs fonds souverains « compatibles avec la mise en œuvre de l’accord de Paris », sans objectif chiffré de désinvestissement.

    Une absence de contraintes pour le secteur privé : Une centaine de fonds d’investissement et de pensions se sont engagés à « la transparence de leurs investissements climatiques vis-à-vis de l’ensemble de leurs actionnaires » et à élaborer « une stratégie collective de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les douze mois qui viennent ».

    Pour Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous : “On ne peut que déplorer l’absence de tout encadrement par les Etats, qui peinent encore à réglementer le secteur privé ainsi que nous le demandons, tout en espérant que les banques et les fonds d’investissement finiront par s’auto-réguler. Encore faudrait-il leur rappeler que la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a été adoptée en 1992, et que l’urgence du réchauffement est affirmée sans cesse par la communauté scientifique…

    Des engagements publics faibles : Selon le Panorama annuel des financements climat en France, publié le 6 décembre dernier par l’Institute for Climate Economics (I4CE), 25 milliards d’euros ont été investis en France durant ces deux dernières années pour la transition, là où la stratégie nationale bas carbone analyse des besoins d’un montant d’entre 45 et 60 milliards d’euros par an jusqu’en 2020, puis d’entre 50 et 70 milliards d’euros par an entre 2021 et 2030.

    Quant à l’aide française à l’adaptation pour les pays du Sud, il a été annoncé qu’elle atteindrait les 1,5 milliards d’€/an dès 2020, là où la taxe européenne sur les transactions financières, repoussée par la France, permettrait de mobiliser 22 milliards d’euros dont une bonne partie serait consacrée à l’adaptation. Dans le monde, les fonds consacrés n’atteignent que 17% des financements climat, là où l’Accord de Paris prévoit 50%.

    Contacts presse : Marie Toussaint, Présidente, marie@notreaffaireatous.org