Auteur/autrice : Notre affaire à tous

  • APPEL A TEMOINS : LE CLIMAT FACE À NOS DROITS

    APPEL A TEMOINS : LE CLIMAT FACE À NOS DROITS

    Le Government Accountability Office des États-Unis prévoient que les catastrophes liées au changement climatique pourraient coûter jusqu’à 35 milliards de dollars par an d’ici 2050 ; elles ont déjà coûté jusque 6 milliards pour les seules France et Allemagne en 2016 selon le réassureur allemand Munich Re.

    La production de vin diminue, la récolte intervient désormais 15 à 20 jours plus tôt qu’auparavant. Avec les inondations et feux de forêts, l’érosion côtière ou les ouragans… nombre de nos droits sont aujourd’hui bafoués du fait du changement climatique. Les familles, comme celle de Maurice Feschet, ayant assigné en justice l’Union européenne l’ont montré ; elles savent qu’elles sont plus nombreuses encore à pâtir du dérèglement du climat, comme par exemple les habitant.e.s de Soulac-sur-mer dont les logements disparaissent dans l’océan…

    Sans parler de la pollution, dont les effets sont accrus par un effet cocktail entre pollution aux particules fines, pollutions industrielles et changement de la composition de l’atmosphère et du climat, provoquent asthme, allergies, trachéites ou conjonctivites… et est responsable de 500 000 morts prématurées en Europe. L’ANSES a enfin prouvé l’augmentation majeure des risques professionnels du fait du réchauffement du climat.

    Les plus pauvres et les plus vulnérables sont les premiers touchés : selon un rapport de l’OMS de 2014, 48 000 enfants de moins de 15 ans mourront à cause de diarrhées et 7,5 millions seront sujets à la famine du fait du changement climatique. Selon le rapport 2016 de la Banque mondiale “Shock waves”, même avec une trajectoire d’une augmentation de seulement 2°C à horizon 2100, nous pourrions compter 120 millions de pauvres de plus en 2030. 60 millions d’africains sub-sahariens vont devoir quitter leurs terres d’ici à trois ans et 250 millions de personnes d’ici à 2050, tandis que nombre des personnes déjà venues chercher refuge sur notre territoire fuyaient les conséquences du réchauffement climatique.

    Le réchauffement climatique est également l’une des causes majeures de la disparition de 80% des insectes en Europe et de 60% des espèces animales vivant sur Terre… Des catastrophes naturelles à la destruction lente mais continue de notre environnement du fait du réchauffement climatique : il est temps de se réunir pour mieux agir !

     

    Notre affaire à tous lance un appel à témoignages aux victimes et associations de victimes françaises du changement climatique, ainsi qu’aux associations de protection de l’environnement naturel et des espèces animales qui observent chaque jour leur mise en danger du fait du réchauffement climatique.

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  • En France, les effets du réchauffement se font déjà sentir

    En France, les effets du réchauffement se font déjà sentir

    À travers la France, le climat n’est certes pas le même mais il change et se réchauffe partout. De la  Bourgogne à la Dordogne en passant pas le Vaucluse, le climat nous affecte tou.te.s.

    Les agriculteurs.trices témoignent : «  le climat affecte les petits agriculteurs aux cahiers des charges difficiles ». Ils.elles sont aussi victimes de ce changement : ce sont des viticulteurs.trices, des producteurs.trices de lavande, des éleveurs.ses de brebis ou de bovins. À la fois spectateurs.trices et victimes, les agriculteurs ne sont pas les seuls touchés par ce changement, partout sur la côte la montée de eaux réduit la taille des plages, favorise l’érosion. À Lacanau, en Gironde, tous les ans 1 à 3 mètres sont perdus, engloutis par l’eau.

    “Les pouvoirs publics voient bien ce qu’il est en train de se passer mais ils ne font rien”

    Ainsi, le principal problème d’un viticulteur que nous avons rencontré est le manque d’eau du à la sécheresse l’obligeant à augmenter ses coûts fixes. Sa capacité d’adaptation au climat dépend donc de son cahier des charges et de l’augmentation prévisionnelle des coûts fixes. Les problèmes hydrauliques sont selon lui « la plus grande peur des viticulteurs du Sud », et pourrait-t-on dire si l’inaction persiste «  la plus grande peur des viticulteurs de France »

    Sept millions de personne vivent sur le littoral français, et ce sont sept millions de personnes qui sont  directement menacées par le changement climatique.

    Dans nos champs, nos montagnes, nos côtes, nos villes, le réchauffement climatique détruit des vies, l’environnement, les exploitations, les logements… de France et d’ailleurs. Le droit à la vie, à la santé, à la propriété ne peuvent pas être ainsi bafoués impunément et sans protection légitime et effective accordée par les pouvoirs publics.

    Dans un présent certain et dans un futur proche nous sommes tou.te.s menacé.e.s par le réchauffement climatique. C’est d’un grand élan de solidarité collective dont le monde a besoin, pour sauver la planète et le vivant, et se sauver lui-même.

  • Notre Constitution écologique : l’Appel pour réconcilier nature et politique

    Notre Constitution écologique : l’Appel pour réconcilier nature et politique

    Depuis le lancement de notre campagne Faire de la France le pays leader du climat, nous n’avons eu de cesse de porter nos cinq revendications auprès du grand public et des décideurs-ses. Nous avons ainsi transmis, conjointement avec d’autres organisations et expert-es, notre proposition de rédaction en vue de la réforme constitutionnelle au Président de la République et à plusieurs membres du gouvernement. Dimanche 22 avril, pour le Jour de la Terre, nous avons lancé avec CliMates, le WARN et le REFEDD « l’Appel pour une Constitution écologique ». Son objectif ? Montrer que la France peut faire preuve d’un engagement fort, comme ses voisins européens, en décidant d’adopter sa première Constitution écologique. 

    Face à l’urgence et la nécessité d’agir pour le climat, la biodiversité, les écosystèmes, les sols, les océans, l’air… plusieurs associations lancent Notre Constitution Écologique, appel qui a pour but de modifier le droit Français afin de garantir un environnement sain et durable pour tous et toutes… et pour réconcilier (enfin) nature et politique. Alors qu’attendons-nous ?

    Le contexte de l’Appel – à retrouver dans son intégralité sur le site notreconstitutionecologique.org

    Dans son discours devant la communauté internationale lors de la COP23 de Bonn, Emmanuel Macron a évoqué le franchissement du “seuil de l’irréversible” et le risque que les équilibres de la planète ne se rompent. La France porte également auprès des Nations-Unies le projet d’un nouveau Pacte mondial pour l’environnement, qui permettra de refonder les relations internationales sur le respect de la nature et le respect de ses ressources, tout en garantissant les droits de l’Homme.

    Au-delà des effets du changement climatique qui s’intensifient, les limites planétaires, à savoir les grands équilibres interdépendants qui conditionnent l’habitabilité de la Terre, sont également franchies. Plusieurs des limites définies par les scientifiques et reprises par la communauté internationale, du Panel de haut-niveau de l’ONU sur la viabilité du développement mondial (UN High-Panel Level on Sustainibility ; 2012) à la Commission européenne (2011), ont été dépassées, condamnant les générations à venir à vivre dans un monde moins accueillant que ne l’aura été le nôtre.

    D’autres États européens ont déjà intégré à leurs Constitutions le devoir de protéger l’environnement et le droit, pour chaque citoyen(ne), de jouir d’un environnement sain plus ambitieux que celui défini dans la Charte. C’est le cas de l’article 112 de la Constitution norvégienne qui dispose que “chaque personne a droit à un environnement naturel et favorable à la santé dont la productivité et la diversité sont maintenues”, de la Suisse dont la  Constitution reconnaît en son article 120 l’intégrité “des organismes vivants et de la sécurité de l’être humain, de l’animal et de l’environnement et protège la diversité génétique des espèces animales et végétales” ; ou encore de l’article 21 de la Constitution néerlandaise qui prévoit de donner aux pouvoirs publics la mission de « veiller à l’habitabilité du pays ainsi qu’à la protection et à l’amélioration du cadre de vie ». De surcroît, la responsabilité environnementale des personnes publiques a été inscrite à l’article 45 de la Constitution espagnole « des obligations pour les personnes publiques de protéger et améliorer la qualité de la vie et à veiller à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, défendre et restaurer l’environnement en ayant recours à l’indispensable solidarité collective » et à l’article 73 de la Constitution suisse “la confédération et les cantons œuvrent à l’établissement d’un équilibre durable entre la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation par l’être humain”.

    Si l’État français s’est engagé à plusieurs reprises à prendre en compte les impacts différenciés du changement climatique, et ce, à la fois sur la scène internationale et dans sa politique nationale, aujourd’hui son action vertueuse doit être consacrée au plus haut niveau de la hiérarchie des normes.

    Les propositions

    Les 4 porteurs de l’Appel proposent donc:

    • De modifier l’article 1 de la Constitution 

    « La France est une République indivisible, laïque, démocratique, sociale, solidaire et écologique. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion.

    La République veille à un usage économe et équitable des ressources naturelles, garantit la préservation de la diversité biologique et lutte contre les changements climatiques dans le cadre des limites planétaires. Elle assure la solidarité entre les générations. Une génération ne peut assujettir les générations futures à des lois moins protectrices de l’environnement que celles en vigueur.

    Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

    La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »

    •   D’ajouter un titre XII bis à la Constitution, dédié à la transition écologique

    A retrouver en intégralité sur la page https://www.notreconstitutionecologique.org/la-proposition-de-loi

     

    Rejoignez l’Appel

    L’heure est aujourd’hui à l’action ! Agissons ensemble, dès maintenant, pour construire une société écologique et responsable, respectueuse de la nature et de l’humanité.

    Plusieurs centaines de personnes ont déjà signé l’Appel pour une constitution écologique : à vous de jouer !

    >> Je soutiens ma Constitution écologique <<

     

    Retrouvez toute l’actualité de l’Appel pour une Constitution écologique sur :

  • Les collectivités face aux pollueurs majeurs

    Les collectivités face aux pollueurs majeurs

    En Alaska, en Californie ou dans l’Etat de New York, les villes multiplient les recours contre des compagnies pétrolières pour obtenir des dommages-intérêts leurs permettant de s’adapter aux changements climatiques. L’activité polluante de nombreuses multinationales ne laisse plus le choix aux collectivités, elles doivent agir efficacement afin d’anticiper les coûts d’adaptation.

    Le coût croissant du changement climatique

    En dépit des engagements internationaux dont l’Accord de Paris, les trajectoires dessinées par les États nous mènent vers un réchauffement d’au moins 3,5°C. À ce rythme, les villes les plus peuplées pourraient voir leurs températures augmenter de 7 ou 8°C d’ici 21003. Cette évolution a un prix : la ville médiane perdrait l’équivalent de 1,4 à 1,7% de PIB par an d’ici 2050, et jusqu’à 10,9% du PIB d’ici 2100 pour les plus affectées. Or, « Un monde plus chaud de 4 degrés sera impossible à assurer.»

    Henri de Castries, PDG d’Axa assurance, met en évidence les répercussions économiques du réchauffement climatique. En 2016, les catastrophes naturelles en France et en Allemagne ont coûté 6 milliards d’euros. À en croire les assureurs, ces coûts sont amenés à être intégralement couverts par les victimes ou les pouvoirs publics. Pour y faire face, les collectivités territoriales doivent donc se tourner vers de nouvelles sources de financement.

    La justice sociale, la cohésion et l’ordre public face aux pollueurs majeurs

    Le changement climatique accroît les inégalités sociales comme en témoignent les chiffres suivants : un tiers des résidents de Caroline du Nord touchés par les inondations dues à l’ouragan Matthew en 2016 vivaient sous le seuil de pauvreté, et les afro américain-es avaient 68% plus de probabilité d’être impactés par l’ouragan Katrina que les populations blanches. Enfin, une corrélation est établie entre les changements climatiques et la violence, notamment contre les femmes. Là où la diplomatie internationale tarde à se mettre en mouvement, les collectivités engagées dans l’action climatique peuvent créer des dispositifs innovants ayant un effet levier pour l’ensemble de l’humanité.Face à cette multitude de victimes, plusieurs rapports établissent qu’une petite centaine de multinationales seulement sont responsable de près de 70% des émissions de carbone.

    Les chances de succès

    Se lancer dans une action en justice climatique comporte une part d’incertitude juridique. Des Etats-Unis à l’Union européenne en passant par la France, les juges ouvrent toutefois de manière croissante la voie à l’émergence, par l’action devant les tribunaux, d’une véritable justice climatique et environnementale.

    Aux côtés de 350.org, et dans le cadre de la campagne nationale lancée par le Réseau Action Climat et Alternatiba, Notre Affaire à Tous défend l’idée que les citoyen-nes peuvent agir au niveau local pour pousser leurs élu-es à demander des comptes aux multinationales pollueuses. Sur le principe du pollueur-payeur, nous pensons que les collectivités ne peuvent assumer l’ensemble des coûts de l’adaptation, d’autant plus lorsqu’elles n’en sont pas responsables : c’est bien à celles et ceux qui produisent ces effets d’être tenu-es pour responsables et de payer leur part.

    Découvrir le Guide des collectivités ici : Guide action pour les collectivités

    Agir au niveau local pour pousser ses élu-es à prendre l’urgence du désinvestissement et de la responsabilité des multinationales pollueuses.

  • La France leader du climat ? Chiche ! Cinq requêtes pour la justice climatique

    La France leader du climat ? Chiche ! Cinq requêtes pour la justice climatique

    Ce vendredi 3 novembre, nous avons réuni de nombreux porteurs de recours climat autour de la planète auprès des meilleurs juristes français afin d’étudier la manière dont la France répond aujourd’hui ou non à son ambition d’être leader du climat. Retrouvez ici notre dossier de presse.

    Lors de l’Accord de Paris en décembre 2015, les Etats du monde se sont engagés à protéger le climat. En France, en juillet 2017, le Ministre de l’environnement Nicolas Hulot annonçait ainsi un grand plan climat visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. En portant le projet d’un Pacte international contraignant pour l’environnement et en invitant la communauté internationale à Paris le 12 décembre prochain, le Président de la République Emmanuel Macron affirmait l’ambition de la France d’être la force motrice au niveau international de la protection du climat !

    Juristes, étudiant-es, chercheurs-ses, associations ou citoyen-nes, nous leur disons : Chiche ! Faisons de la France le pays ayant le droit le plus ambitieux en matières climatique et environnementale !

    Partout dans le monde, des citoyen-nes et des juges se sont saisi-es de la question climatique et ont intenté des actions en responsabilité vis-à-vis des gouvernements et des multinationales les plus pollueuses. Ensemble, nous avons étudié les blocages et impasses actuelles de la protection du climat : supériorité des normes commerciales ou de la liberté d’entreprendre vis-à-vis de notre environnement, interprétation trop souple des valeurs et droits fondamentaux, manque d’audace pour désigner les responsables de la dégradation de l’environnement… Notre souhait est d’initier un changement profond de notre droit pour qu’il tienne véritablement compte du climat !

    Nous portons donc à la connaissance du chef de l’Etat ces cinq premières revendications pour initier véritablement la révolution démocratique, sociale et environnementale que nécessite la protection du climat. Dans le cas où nous serions entendu-es, nous fournirons une nouvelle liste de propositions à intégrer dans notre droit. Dans le cas où nous ne serions pas entendu-es dans les trois mois, nous aurons alors obligation d’entamer une action en responsabilité de l’Etat français pour manque d’action face au réchauffement climatique.

    Notre affaire à tous

    Inscrire le climat dans la Constitution !

    Twittez : Donnons au climat une valeur supérieure aux droits économiques et permettons à l’Etat d’agir pour protéger les citoyens ! @NotreAffaire

    Aujourd’hui, les juges et législateurs considèrent que la liberté d’entreprendre et le droit de propriété sont plus importants que les dispositions en matière de protection de l’environnement. C’est la position tenue par le Conseil d’Etat dans son avis sur le projet de loi de Nicolas Hulot mettant fin aux hydrocarbures, les arguments utilisés quant à l’adoption du traité de libre-échange avec le Canada CETA, ou encore les arguments utilisés dans l’affaire du glyphosate…

    Nous devons intégrer à nos valeurs fondamentales la supériorité de la protection du climat sur les enjeux économiques ! En intégrant le climat à la Constitution, nous rendrons obligatoire la protection des populations et des écosystèmes victimes du réchauffement climatique et les objectifs de l’Accord de Paris de le limiter à 1,5/2°C. En Autriche, un groupe de citoyen-nes a gagné en première instance contre l’agrandissement de l’aéroport de Vienne, car les émissions induites sont contraires aux objectifs de l’Accord de Paris. Notre proposition vise à permettre d’interdire les projets nuisant au climat et entraînant une augmentation forte des émissions de gaz à effet de serre.

    Inscrire le climat dans la Constitution ouvrirait enfin une nouvelle page de la démocratie dans notre pays, en permettant aux élu-es de mettre fin à des activités économiques dès lors qu’elles sont contraires aux obligations de protection de l’environnement et de notre santé.

    Reconnaître le changement climatique comme un crime d’écocide !

    Twittez : 100 firmes sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988. Punissons les pollueurs pour ecocide ! @NotreAffaire

    Le changement climatique conduit la planète vers un état auquel nul n’est préparé : il met en danger nombre d’écosystèmes, la survie de nombreuses espèces animales et végétales, mais aussi nos conditions de vie, notre économie, l’habitabilité des territoires, et, de ce fait, la survie même de l’humanité. Le réchauffement climatique est aussi une atteinte à la paix, à l’origine de nombreux conflits armés : c’est la raison pour laquelle le Prix Nobel 2007 a été attribué au GIEC-Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le GIEC recommande de ne pas dépasser le seuil de 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère, ce seuil est d’ors et déjà dépassé et aucun cadrage juridique ne s’applique aux 100 firmes du monde, responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988 ou encore aux décideurs politiques ou financiers qui les soutiennent, et ce, en tout connaissance du changement climatique.1

    Le crime d’écocide, du grec “oïkos”, la maison, et du latin “occidere”, tuer, qualifie les atteintes graves à l’écosystème de la terre, notre maison commune, capables de menacer la sûreté et l’habitabilité de la planète. Cette menace peut être déterminée scientifiquement grâce au concept des limites planétaires, limites à ne pas dépasser si l’humanité veut pouvoir se développer dans un écosystème sûr, c’est-à-dire évitant les modifications brutales et difficilement prévisibles de l’environnement planétaire. Le changement climatique, l’une des 9 limites planétaires définies par le Stockholm Resilience Center et reconnue par l’ONU, est qualifié par une concentration atmosphérique en CO2 comprise entre 350 ppm et 450 ppm. Transgresser en connaissance de cause cette limite constitue incontestablement, un des crimes parmi les plus graves.

    Reconnaître toute décision industrielle ou politique conduisant à transgresser la limite climatique comme un crime d’écocide permettra de prévenir et réparer les atteintes majeures au climat, et de pénaliser celles et ceux dont les actions contribuent au changement climatique, notamment les dirigeant-es de firmes multinationales, qu’elles soient françaises ou non via l’attribution de la compétence universelle aux tribunaux français.

    Permettre aux citoyen⋅nes de défendre le climat en justice

    Twittez : Le climat se réchauffe et les citoyen-nes en sont victimes. Donnons-leur le pouvoir de protéger le climat en justice ! @NotreAffaire

    Le climat se réchauffe et les citoyen-nes en sont les victimes, en premier lieu les plus vulnérables. Pourtant, aucun mécanisme ne leur permet réellement aujourd’hui de garantir l’application de l’Accord de Paris, ni même de dénoncer les responsables, que ce soient des personnes privés (entreprises, gestionnaires de fonds ou associations) ou des personnes publiques (Etats, collectivités, institutions internationales…).

    La reconnaissance du préjudice écologique et la loi sur le devoir de vigilance des multinationales constituent de premières avancées. Mais au regard de l’urgence climatique, il est nécessaire de mettre en place des moyens juridiques permettant aux citoyen-nes de défendre le climat en justice.

    A cet égard, la France doit :

    • permettre aux associations de saisir la justice pour s’assurer de la mise en œuvre de l’Accord de Paris ;

    • donner compétence à toute personne ayant intérêt et qualité à agir, notamment aux associations de protection de l’environnement, d’agir en cas de non respect du devoir de protection de l’environnement ;

    • élargir la notion de préjudice écologique afin d’y intégrer le changement climatique, indépendamment de ses effets, et l’adosser à une compétence universelle du juge français ;

    • faciliter et élargir l’action de groupe environnementale, pour qu’elle puisse s’appliquer au climat et que les citoyen-nes puissent agir contre des collectivités publiques ou des acteurs privés.

    Réduire vraiment nos émissions !

    Twittez : Les émissions de la France ont augmenté entre 1995 et 2015 ! Rendons contraignante la réduction des émissions importées ! @NotreAffaire

    L’Ademe (Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie) tire la sonnette d’alarme : la France est sur les mauvais rails pour atteindre ses objectifs de réduction de 40% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau en 1990 d’ici 2040. Mais il y a bien pire ! : la France n’est à ce jour pas contrainte de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre importées. Or, entre 1995 et 2015, les émissions de CO2 de la France, si on y intègre les émissions de CO2 importées, ont augmenté ! Contrevenant ainsi à l’ensemble de nos obligations nationales et internationales.

    Nous souhaitons une loi contraignant notre pays à réduire ces émissions importées et les intégrer aux objectifs généraux. Cette stratégie permettrait notamment d’éviter la substitution d’énergies fossiles produites hors de notre territoire aux exploitations dont la fermeture est prévue pour 2040 par la loi Hulot sur les hydrocarbures.

    Réguler l’activité des multinationales et sortir la finance des énergies fossiles

    Twittez : Subventions aux fossiles, allègements d’impôts pour les pétroliers, non encadrement des banques: l’Etat doit réguler le privé! @NotreAffaire

    La France est aujourd’hui plus que timide dans la régulation légale et fiscale des acteurs économiques et financiers. Plusieurs années de suite, le grand producteur de pétrole et d’énergie fossile Total a ainsi été exonérée d’impôts et reçoit chaque année plusieurs milliards d’euros via le CICE…

    Sans être le seul exemple, le cas des énergies fossiles et notamment du pétrole est éloquent : si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5/2°C tel que nous y incitent l’Accord de Paris et le GIEC, nous devons laisser jusqu’à 80% des ressources fossiles aujourd’hui connues dans le sol, nous indique l’Agence internationale de l’énergie. C’est-à-dire : cesser de produire des énergies sales. Or, aujourd’hui en Europe, ce sont 112 milliards d’euros qui sont annuellement dépensés dans ces énergies, dont 4 milliards d’aide directement fournis par l’Union européenne à l’extraction, et de très nombreuses subventions supplémentaires allouées à ces énergies. Selon le FMI, les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles s’élèvent dans le monde à 5340 milliards de dollars par an. Soit 168 000 dollars par seconde.

    L’Etat français se considère pionnier et responsable en ayant mis en place, à travers l’article 173 de la loi portant transition énergétique, une obligation de publication des émissions de gaz à effet de serre. Mais il possède toujours des fonds investis dans les énergies fossiles, n’associe à l’article 173 aucune peine ou amende et n’oblige aucunement les entreprises non gestionnaires de fond à adopter des stratégies contraignantes de protection du climat.

    Le droit international, notamment le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels, nous oblige pourtant à agir, au maximum de notre capacité, sur notre territoire, afin de protéger et d’atteindre le respect de nos droits. Cela passe par l’encadrement des activités des acteurs privés via des outils pouvant être légaux ou fiscaux.

    La France doit au plus vite sortir l’ensemble de l’argent public, celui des citoyen-nes, des énergies fossiles (CDC, BPI, etc). Elle doit obliger l’ensemble des acteurs privés à s’inscrire dans des schémas d’investissement 1,5/2°C compatibles et contraindre les entreprises et banques françaises à mettre un terme ) leurs activités et à leurs investissements dans les énergies fossiles.

    1 rapport de l’ONG Carbon Disclosure Project (CDP) réalisé en collaboration avec le Climate Accountability Institute (CAI) à partir du rapport de l’équipe de chercheurs de Richard Heede.

  • « Climat: Paris va-t-il poursuivre en justice les géants pétroliers? », 18/04/2018

    « Climat: Paris va-t-il poursuivre en justice les géants pétroliers? », 18/04/2018

    Il est non contraignant et pourtant, le vœu voté le 6 février par le Conseil de Paris pourrait être le début de quelque chose de bien plus grand. Paris hésite en effet à marcher dans le sillage de New York et à assigner à son tour les compagnies pétrolières pour leur présenter la facture climatique. À ce jour, aucune collectivité n’a fait condamner un groupe énergétique pour sa responsabilité dans le changement climatique. Mais petit à petit, la jurisprudence change. Pour Marie Toussaint, « ce sont toutes ces petites victoires qui mises bout à bout laissent espérer un changement ».

  • Cent noms pour une Zone d’Agriculture Durable à Notre-Dame-Des-Landes

    Cent noms pour une Zone d’Agriculture Durable à Notre-Dame-Des-Landes

    Alors qu’à Notre-Dame-des-Landes, la ferme des cent noms est tombée, de nombreuses personnalités politiques, associatives, syndicales ou universitaires et plus de 2000 signataires demandent «l’arrêt immédiat des interventions policières et l’ouverture d’un vrai dialogue qui permette dans le respect de la loi l’élaboration de conventions individuelles, mais aussi collectives».

    Retrouvez et signez cet appel emmené par 100 noms ayant mobilisé plusieurs milliers de personnes.

  • CP/ Nouvelles menaces à la sûreté sur l’EPR de Flamanville : une protection totale accordée par l’Etat français

    CP/ Nouvelles menaces à la sûreté sur l’EPR de Flamanville : une protection totale accordée par l’Etat français

    Communiqué de presse, Notre affaire à tous, 10 avril 2018

    Nous apprenons en ce 10 avril 2018 que de nouveaux défauts de fabrication ont été repérés sur l’EPR de Flamanville, et annoncés par EDF le jeudi 22 février. Pourtant, le 8 mars dernier, le Conseil d’Etat a rejeté notre requête pour revoir en profondeur les modalités de construction de l’EPR. Le nucléaire met en jeu la sûreté de la planète, en danger les citoyen-nes et écosystèmes : l’Etat doit garantir nos droits et notamment le recours aux “meilleures techniques disponibles” !

    Nous apprenons par Le Monde de nouveaux défauts de fabrication de l’EPR de Flamanville, cette nouvelle infrastructure nucléaire censée être le fleuron de l’industrie française. Après de déjà trop nombreuses défaillances industrielles (des “piliers de béton percés comme du gruyère”, la mort de deux ouvriers sur le chantier en 2011, une affaire de travail au noir pour 460 ouvriers ou encore les faiblesses de la cuve), ce sont désormais les soudures du circuit secondaire du réacteur qui sont en cause. Alors que la loi impose d’avoir recours aux meilleures techniques disponibles, EDF constate l’écart entre les niveaux de sécurité établis et ceux obtenus, mais affirme contre toute logique qu’ils sont supérieurs aux niveaux réglementairement requis. Nous attendons désormais l’expertise de l’ASN et de l’IRSN, qui pourraient bien à nouveau faire reculer la date de lancement de l’EPR.

    Cette annonce confirme le sentiment d’injustice ressenti par Notre affaire à tous. En mai 2017, avec le CRILAN-Comité de réflexion, d’information et de lutte anti-nucléaire, nous avions demandé l’annulation du décret n°2017-379 du 23 mars 2017 prolongeant de trois ans des travaux prévus sur dix ans et ayant largement dérapé. Nous jugions alors que l’explosion des coûts (de 3 milliards prévus aux 10,5 milliards estimés avant les défauts repérés sur les soudures) aussi bien que les menaces à la sûreté repérés sur la cuve, justifiaient de reprendre l’ensemble de la procédure, notamment la consultation des citoyen-nes, puisque les techniques régissant la construction de l’EPR n’étaient plus à la hauteur.

    Or, le Conseil d’Etat a rejeté notre requête, en assortissant sa décision d’une prise en charge par nos associations de frais de dossier s’élevant à 2 000€ chacune.

    La toute-croyance en la technique de la part de dirigeant-es de l’ancien monde met directement en jeu notre sûreté. Nous appelons les citoyen-nes concerné-es à nous aider à financer l’amende infligée par l’ancien monde, à soutenir les lanceurs d’alerte dont Greenpeace, et à poursuivre les mobilisations pour mettre fin à ces projets dangereux !

    Lire le communiqué du CRILAN

    Contacts presse : Marie Toussaint, Présidente, marie@notreaffaireatous.org, 0642008868

    www.notreaffaireatous.org ; https://twitter.com/NotreAffaire ; https://www.facebook.com/NotreAffaireATous/

    Notre affaire à tous est une association loi 1901 constituée à l’été 2015 faisant du droit un sujet autant qu’un outil de mobilisation pour protéger les communs et le vivant. Elle s’inscrit dans le paysage mondial des recours climat.

  • En défense de la ZAD, résister à Emmanuel Macron et à son monde

    En défense de la ZAD, résister à Emmanuel Macron et à son monde

    L’opération policière et militaire d’évacuation d’une partie des habitant·e·s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes devrait débuter dans les prochaines heures. En plein mouvement social, cette intervention ne nous surprend pas. Nous sommes convaincu·e·s que ces luttes – pour défendre la ZAD, la SNCF, des universités réellement ouvertes ou des politiques authentiquement humaines d’hospitalité et d’accueil des migrant·e·s – sont liées les unes aux autres, et qu’elles participent à un même mouvement.

    Un appel collectif, lancé le 8 avril 2018.

  • Sur le « Déficit public »

    Sur le « Déficit public »

    26 mars 2018, le journal Le Monde nous annonce que la France est enfin passée en 2017 sous les 3% de déficit public. Et pourtant, nous sommes plus déficitaires que jamais…

     

    Les rapports rendus lors de la 6ème session de l’IPBES, l’organe scientifique et technique pour la biodiversité qui s’est réuni du 17 au 24 mars à Medellin en Colombie, nous ont à nouveau alerté sur l’important déclin de la biodiversité mondiale que nous sommes en train de connaître. Nous consommons plus de ressources naturelles que la terre ne peut en produire.

    Sur les quatre grandes zones géographiques du monde, seule l’Amérique du sud paraît relativement épargnée avec un bilan consommation/existence des ressources positif, alors que les 3 autres zones (l’Afrique, l’Asie-Pacifique et l’Europe-Asie Centrale) sont déficitaires. Les rapports appellent ainsi à plusieurs réactions afin d’enrayer ce déclin :

    👉 Valoriser la contribution immatérielle de la diversité biologique : c’est le sens de l’approche par services écosystémiques défendue dans les différents rapports de l’IPBES, approche qui permet d’évaluer les contributions de la nature au développement des populations de manière chiffrée. Ainsi pour l’Europe et l’Asie Centrale, la valeur médiane estimée de la valeur économique des contributions immatérielles de la nature aux populations est estimée à 1117 $ par hectare et par an.

    Pour rappel, la Convention sur la diversité biologique (UN, 1992) inscrit clairement les Etats qui y sont parties, dès son article 1er, dans un objectif d’utilisation durable de la diversité biologique. A une autre échelle, la déclaration de Rio (UN, 1992) reconnaît au niveau international l’interdépendance des humains avec les espèces qui l’environnent. Elle nous invite à penser la biodiversité comme le socle de toutes nos existences tant physiologiques que culturelles.

    👉 Agir sur nos modes de production et de consommation : les rapports de l’IPBES mentionnent explicitement que cette disparition de la biodiversité est en lien direct avec les méthodes de l’agriculture productiviste et encouragent dans le même temps le maintien et le développement d’une utilisation « traditionnelle » des terres, en lien avec les populations autochtones et locales.

    Pour rappel, la Convention sur la diversité biologique (UN, 1992), reconnaît au niveau international à son article 8j la nécessité de préserver et maintenir les modes de vies traditionnels qui représentent un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

    👉Développer et maintenir des zones protégées : les rapports nous alertent sur la réduction globale des surfaces des zones dédiées à la conservation des espèces et de leurs habitats. C’est pourtant un des outils les plus efficaces pour protéger la biodiversité, en plus bien sûr d’apprendre à vivre avec elle de manière plus respectueuse et durable.

    Pour rappel, la Convention sur la diversité biologique (UN, 1992), reconnaît au niveau international à son article 8 la nécessité pour les Etats de développer des zones protégées afin de préserver les écosystèmes. Elle rejoint en cela d’autres conventions plus ciblées comme la Convention de Ramsar sur les zones humides (UN, 1971).

    👉Construire une politique environnementale « intégrée » : les rapports de l’IPBES rappellent quasiment unanimement que la biodiversité mondiale est notre première arme pour lutter contre les grandes catastrophes environnementales, dont le réchauffement climatique. Le Docteur Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES le résume ainsi : « Des écosystèmes plus riches et plus diversifiés sont plus à même de faire face aux perturbations – telles que les événements extrêmes ou l’émergence de maladies. Ils sont notre police d’assurance contre les catastrophes imprévues et, utilisé de manière durable, ils offrent également plusieurs des meilleures solutions à nos défis les plus urgents ». Il est donc nécessaire de prendre en compte à tous niveaux dans toutes nos politiques publiques, les avantages et les risques pour la biodiversité.

    Pour rappel, les objectifs d’Aïchi pour la diversité biologique (UN, 2010) et les objectifs de développement durable (UN, 2015) tracent déjà les grandes lignes d’une politique environnementale « intégrée ».

    Dès 1970, lors de la conférence environnementale mondiale de Stockholm, les États étaient alertés sur les menaces qui pesaient sur la biodiversité et délivraient de premiers engagements sur la voie de la résilience écologique. Plus de 50 ans après, alors même que nous avons développé des instruments politiques, juridiques et scientifiques à même de nous permettre de mettre en oeuvre des solutions efficaces, nous n’avons toujours pas su prendre la mesure de l’urgence. Il est plus que temps de s’y mettre !

    Article écrit par Pierre Spielewoy, référent du Groupe de Travail Juristes de Notre Affaire à Tous