Auteur/autrice : Notre affaire à tous

  • Déclaration des Droits du Manoomin, Etats-Unis (2019) 🗓 🗺

    Déclaration des Droits du Manoomin, Etats-Unis (2019) 🗓 🗺

    Déclaration des Droits du Manoomin, Etats-Unis (2019)

    Face à la détérioration des cultures du riz sauvage Manoomin par les mines de sulfate, la tribu White Earth a rédigé une Déclaration afin de préserver ces cultures qui sont indispensables dans cette région. La Déclaration reconnaît au riz sauvage le droit d’exister, de s’épanouir, de se régénérer et d’évoluer. Ainsi, le riz Manoomin a par exemple acquis le droit à l’eau et à un habitat aquatique purs, le droit de ne pas faire l’objet de brevet ou encore le droit de ne pas faire l’objet de modifications génétiques. Le comité économique de la tribu peut intenter une action en justice pour garantir le respect des droits conférés aux cultures de riz sauvage. 

  • Charte du comté d’Orange, Etats-Unis (2020) 🗓 🗺

    Charte du comté d’Orange, Etats-Unis (2020) 🗓 🗺

    Charte du comté d’Orange, Etats-Unis (2020)

    Pour la première fois en Floride, les droits de la Nature sont reconnus grâce à la commission de révision de la charte du comté d’Orange (CRC) qui décide de reconnaître à toutes les étendues d’eaux du comté (y compris souterraines) le droit d’exister, de s’écouler, d’être protégées contre les pollutions et de maintenir un écosystème sain. Le comté, les municipalités du comté et les citoyens peuvent intenter une action en justice en leur nom ou au nom des rivières ainsi protégées. Des protections supplémentaires pour la faune, la végétation et l’environnement de la forêt de chênes de Split sont également évoquées. La décision reste limitée dans sa définition de la citoyenneté avec une approche non inclusive des droits humains et demeure dépendante des lois fédérales et des Etats qui prévalent sur elle. 

  • Inde – Jugement de la Haute Cour de Uttarakhand (2018) 🗓 🗺

    Inde – Jugement de la Haute Cour de Uttarakhand (2018) 🗓 🗺

    Inde – Jugement de la Haute Cour de Uttarakhand (2018)

    Face à la maltraitance des chevaux induite par le système du commerce de marchandises en charrettes entre le Népal et l’Inde, la Cour de Uttarakhand a été saisie à la suite d’ une pétition de Narayan Dutt Bhatt. En mobilisant des lois centrales ainsi que des références jurisprudentielles concernant la maltraitance des animaux, la Cour accorde à l’ensemble du règne animal (y compris les espèces aviaires et aquatiques) la personnalité juridique impliquant les droits, devoirs et responsabilités d’une personne vivante. Tous les citoyens de l’État d’Uttarakhand sont autorisés à agir en justice pour la protection des animaux.

  • Extension de l’Habeas corpus aux animaux (2017) 🗓 🗺

    Extension de l’Habeas corpus aux animaux (2017)

    Après avoir passé plus de 20 ans en semi-liberté dans la réserve naturelle Rio Blanco, l’ours Chucho a été transféré dans le zoo de Barranquilla où il était maintenu en captivité permanente. Suite à un premier rejet de sa demande d’Habeas corpus, liberté fondamentale accordée à un Humain en vertu de laquelle nul ne peut être détenu arbitrairement, un avocat a porté sa requête devant la Cour suprême en 2017. Le juge reconnaît l’ours Chucho comme sujet de droits, en lui accordant l’Habeas corpus. En conséquence, il ordonne son transfert en semi-liberté dans une zone plus adaptée à ses conditions de vie. Néanmoins, cette décision a été cassée par la Cour Constitutionnelle de Colombie en 2019, refusant ainsi d’accorder une protection spéciale telle qu’un habeas corpus ou une action en tutelle à cet ours, comme elle l’avait pourtant fait auparavant pour des cours d’eau (Rio Cauca, Magdalena, entre autres). 

  • Reconnaissance de l’Amazonie colombienne comme sujet de droits (2018) 🗓 🗺

    Reconnaissance de l’Amazonie colombienne comme sujet de droits (2018)

    Assistés par l’ONG De Justicia, 25 jeunes colombiens intentent une action de tutelle afin de faire valoir la protection de leurs droits constitutionnels face à l’inaction des autorités publiques. En effet, malgré les engagements pris (tant internationaux que nationaux) par le gouvernement colombien en matière de lutte contre la déforestation, celle-ci ne cesse d’augmenter. Cette situation viole les droits à la santé, à la vie et à un environnement sain. Le 5 avril 2018, la Cour Suprême reconnaît alors l’Amazonie comme sujet de droits, dont la protection et la conservation incombent aux autorités étatiques. Elle oblige également l’ensemble des autorités compétentes à élaborer un plan d’action et ordonne la création d’un “Pacte intergénérationnel pour la vie de l’Amazonie colombienne” rassemblant les populations affectées, la communauté scientifique, et la population intéressée. Outre la reconnaissance d’une entité naturelle comme sujet de droit, c’est la première fois que les droits des générations futures sont reconnus par la Cour suprême. Néanmoins, cette avancée juridique reste à relativiser dans la mesure où la déforestation ne semble pas avoir diminué depuis cette décision.

  • Adoption d’une Constitution tournée vers une approche écocentrée (2009) 🗓 🗺

    Adoption d’une Constitution tournée vers une approche écocentrée (2009)

    La Constitution adoptée en 2009, après vote du peuple bolivien, ne reconnaît pas explicitement des droits à la Nature, mais elle insiste sur l’interdépendance entre la Nature et les êtres humains. Elle reconnaît à ces derniers le droit à un environnement sain, y compris pour les générations futures, et fait largement référence à la notion  de « Pachamama » comme notion centrale. Enfin, la Constitution consacre le droit des boliviennes et boliviens à agir en justice pour protéger le droit à un environnement sain. Ce sont par la suite les lois du 21 décembre 2010 (n°071) et du 15 octobre 2012 (n°300) qui confèrent expressément des droits à la Nature. 

  • Moratoire sur l’exploration et l’exploitation du pétrole dans la zone maritime du Belize (2017) 🗓 🗺

    Moratoire sur l’exploration et l’exploitation du pétrole dans la zone maritime du Belize (2017) 🗓 🗺

    Moratoire sur l’exploration et l’exploitation du pétrole dans la zone maritime du Belize (2017)

    La barrière de corail du Belize est la deuxième plus grande au monde après celle de l’Australie. Cette biodiversité exceptionnelle est menacée par la prolifération d’activités pétrolières, et ce en dépit de l’inscription du récif dans la Liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO. En 2017, le Parlement du Belize a alors voté une loi imposant un moratoire sur l’exploration et l’exploitation du pétrole et d’autres activités pétrolières dans la zone maritime du Belize. La loi vise ainsi à prévenir la pollution due aux dispositifs d’installation et aux navires utilisés pour l’exploration ou l’exploitation des ressources pétrolières des fonds marins et du sous-sol de la zone maritime. En conséquence, le récif a été retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril l’année suivante, en 2018.

  • Décision en faveur des droits des animaux (2019) 🗓 🗺

    Décision en faveur des droits des animaux (2019) 🗓 🗺

    Décision en faveur des droits des animaux (2019)

    L’Institut Brésilien de l’Environnement et des Ressources Naturelles Renouvelables (IBAMA) a entamé une procédure pour que la garde illégale, en captivité, d’un perroquet Vert dont l’espèce est protégée soit retirée. Le Tribunal Supérieur de Justice reconnaît la garde officielle du perroquet en faveur de la requérante, en admettant la reconnaissance de droits et la dignité des êtres non-humains : relâcher l’oiseau dans la nature, après tant d’années de captivité, reviendrait à violer la dignité et les droits propres de l’animal. C’est la première décision de justice brésilienne écocentrique, en ce qu’elle reconnaît explicitement des droits aux non-humains. Tout traitement non cruel d’un animal, ne doit pas chercher son fondement dans la dignité humaine ou la compassion humaine, mais dans la propre dignité inhérente à l’existence des animaux non-humains. Ainsi, une valeur intrinsèque doit être conférée aux êtres sensibles non humains, reconnaissant alors le statut moral de ces derniers et le fait qu’ils appartiennent avec les êtres humains, à une même communauté morale.

  • Amendement de la loi organique, Florianópolis (2019) 🗓 🗺

    Amendement de la loi organique, Florianópolis (2019)

    La commune de Florianópolis, déjà très avancée quant à la promotion du Buen Vivir, souhaite reconnaître la Nature comme sujet de droit avec une vision systémique qui contribue à la construction d’un habitat commun à tous les êtres. Bien que la sémantique de cet amendement demeure quelque peu anthropocentrée (“ressources naturelles”, “usage commun”) et qu’il soit trop peu précis quant aux types de droits octroyés à la Nature, leur valeur et la manière dont ils peuvent être invoqués, ce texte constitue une réelle avancée dans le mouvement des droits de la Nature au Brésil. Tous les acteurs de terrain (Etat, législatif, judiciaire, Union, municipalités, société civile) sont impliqués pour préserver, récupérer, restaurer et amplifier les processus écosystémiques naturels ; afin de proportionner la résilience socio-écologique des environnements urbains et ruraux. Cet amendement à la loi organique a été retenu et intégré à la loi organique en novembre 2019. 

  • Loi Cadre de la Terre Mère et du développement intégral pour le Bien Vivre (2012) 🗓 🗺

    Loi Cadre de la Terre Mère et du développement intégral pour le Bien Vivre (2012) 🗓 🗺

    Loi Cadre de la Terre Mère et du développement intégral pour le Bien Vivre (2012)

    Cette loi, adoptée par l’assemblée législative plurinationale de Bolivie en 2012, vient préciser et mettre en œuvre les principes et droits contenus dans la loi organique sur les droits de la Terre Mère de 2010. Surtout, elle inscrit la notion de Buen Vivir dans un mouvement plus large comprenant à la fois les droits sociaux et culturels, les activités économiques, agricoles et industrielles, la biodiversité nationale, les politiques environnementales et le changement climatique. En liant les trois concepts que sont les droits de la Terre Mère, le développement holistique et le Buen Vivir, cette loi dépasse l’anthropocentrisme auparavant prégnant dans la législation bolivienne en matière de droits de la nature.